Avant même que je ne prenne la décision d'apprendre l'espéranto, je savais qu'il y avait en France deux associations aux desseins proches, Espéranto-France et SAT-Amikaro. Pour ceux qui passeraient ici sans le savoir, Espéranto-France est une association affiliée à l'association universelle d'espéranto (UEA) et se veut à la fois neutre politiquement et religieusement, et veut juste répandre l'espéranto, quand SAT-Amikaro veut répandre l'espéranto parmi les couches populaires et "progressistes" francophones pour, en gros, les faire adhérer ensuite à SAT, organisation politique qui utilise l'espéranto pour arriver à ses fins. Les deux positions ont des avantages et des inconvénients : Espéranto-France touche tout le monde mais oublie un peu pourquoi l'espéranto a été créé (l'espéranto, c'est plus qu'un outil, c'est un moyen de rencontrer l'Autre), et SAT-Amikaro en étant plus fidèle au buts de l'espéranto ne touche plus tout le monde (de plus, elle refuse de faire de la politique, laissant ça à SAT, qui a des objectifs politiques pour le moins obscurs : une association politique qui refuse de faire de la politique, on n'a encore jamais vu ça).

Je suis jeune espérantiste, ça fera bientôt six mois que je l'apprends. Je discute déjà par internet avec des gens du monde entier via des listes de discussions, je vais une fois par mois à l'assoc' locale parler de et en espéranto, et je vais adhérer à une association internationale (KELI, pour les protestants). Si je comprends les raisons historiques qui font qu'il y a deux associations espérantistes françaises, je les trouve un peu obsolètes. Qu'en est-il de vous, espérantistes expérimentés ou novuloj comme moi ? Comment trouvez-vous les relations entre ces deux associations ? Devrait-elles continuer à exister sous cette forme ? Entre les deux, où est votre choix, s'il y en a un, et pourquoi ?

MoutOp:Avant même que je ne prenne la décision d'apprendre l'espéranto, je savais qu'il y avait en France deux associations aux desseins proches, Espéranto-France et SAT-Amikaro. Pour ceux qui passeraient ici sans le savoir, Espéranto-France est une association affiliée à l'association universelle d'espéranto (UEA) et se veut à la fois neutre politiquement et religieusement, et veut juste répandre l'espéranto, quand SAT-Amikaro veut répandre l'espéranto parmi les couches populaires et "progressistes" francophones pour, en gros, les faire adhérer ensuite à SAT, organisation politique qui utilise l'espéranto pour arriver à ses fins. Les deux positions ont des avantages et des inconvénients : Espéranto-France touche tout le monde mais oublie un peu pourquoi l'espéranto a été créé (l'espéranto, c'est plus qu'un outil, c'est un moyen de rencontrer l'Autre), et SAT-Amikaro en étant plus fidèle au buts de l'espéranto ne touche plus tout le monde (de plus, elle refuse de faire de la politique, laissant ça à SAT, qui a des objectifs politiques pour le moins obscurs : une association politique qui refuse de faire de la politique, on n'a encore jamais vu ça).

Je suis jeune espérantiste, ça fera bientôt six mois que je l'apprends. Je discute déjà par internet avec des gens du monde entier via des listes de discussions, je vais une fois par mois à l'assoc' locale parler de et en espéranto, et je vais adhérer à une association internationale (KELI, pour les protestants). Si je comprends les raisons historiques qui font qu'il y a deux associations espérantistes françaises, je les trouve un peu obsolètes. Qu'en est-il de vous, espérantistes expérimentés ou novuloj comme moi ? Comment trouvez-vous les relations entre ces deux associations ? Devrait-elles continuer à exister sous cette forme ? Entre les deux, où est votre choix, s'il y en a un, et pourquoi ?

À mon avis les associations "espérantistes" ne servent à rien en général. L’espéranto est une langue. Une langue n’a pas besoin d'associations pour être parlée. Je parle espéranto et je n’ai jamais eu besoin ou l’envie de participer à des associations "espérantistes".

Dominique:
À mon avis les associations "espérantistes" ne servent à rien en général. L’espéranto est une langue. Une langue n’a pas besoin d'associations pour être parlée. Je parle espéranto et je n’ai jamais eu besoin ou l’envie de participer à des associations "espérantistes".

C'est ce que j'allais dire +1

les associations "espérantistes" ne servent à rien en général

Au moins deux d'entre elles (ESF et E@I) vous permettent de vous exprimer sur Lernu.net, qui n'est pas tombé du ciel ...
Sans les associations espérantistes l'espéranto aurait disparu depuis longtemps... (Tiens...Il va falloir que je pense à payer ma cotisation au club local...)

Tjeri:

les associations "espérantistes" ne servent à rien en général

Au moins deux d'entre elles (ESF et E@I) vous permettent de vous exprimer sur Lernu.net, qui n'est pas tombé du ciel ...
Sans les associations espérantistes l'espéranto aurait disparu depuis longtemps... (Tiens...Il va falloir que je pense à payer ma cotisation au club local...)

+1
C'est ce que j'allais dire, Tjeri, merci !

Je dirais même plus :
l'espéranto n'étant pas une langue nationale,
c'est une langue associative !
Qui fait vivre l'espéranto, depuis 1908 (date de naissance d'UEA), sinon les associations ?

Pour revenir à la question de la relation entre les deux associations EF et SAT-Am et du choix entre les deux :
je suis membre des deux mais me sens plus proche d'Espéranto France, car c'est notamment via cette assoce que j'ai appris l'Eo et par elle (disons sa branche jeune, Espéranto Jeunes) que je me suis investi dans le mouvement associatif.

Tjeri:Au moins deux d'entre elles (ESF et E@I) vous permettent de vous exprimer sur Lernu.net, qui n'est pas tombé du ciel …

1 point pour Tjeri.

À rappeler aussi : 90% du matériel d'information, des ouvrages publiés en espéranto, et des rencontres internationales n'existeraient pas s'il n'y avait pas une ou plusieurs associations derrière eux.

J'admets qu'au niveau individuel on n'ait pas besoin des associations pour parler l'espéranto, la communauté suffit effectivement. Mais n'oublions pas que la colonne vertébrale de la communauté espérantophone, ce sont les structures associatives. Ce n'est pas parce qu'on peut parfois critiquer leurs actions, qu'il faut aller jusqu'à nier leur importance !

Il y a près de 40 ans, cette séparation me paraissait déjà obsolète. Du moins en ce qui concerne la promotion de l'espéranto. Ça me paraissait lié surtout à des problèmes de personnes.

Je suis plutôt enclin à adhérer à SatAmikaro, c'est une tradition dans l'assoce locale comme celle de la ville où j'étais quand j'ai appris l'espéranto. Ensuite, j'ai fréquenté les jeunes de JEFO (ça s'appelait comme ça à l'époque) parce qu'il y avait une équipe sympa qui poussait les gens à participer au mouvement.

Il se trouve que SAT Amikaro a toujours été très actif dans la promotion de l'espéranto, si bien que bien qu'on puisse le considérer comme l'association des espérantistes de gauche, du point de vue de sa visibilité elle apparaît au même niveau que FE qui devrait en principe chapeauter le tout.

Les associations jouent un rôle important dans l'édition de manuels, de dictionnaires et de revues. Elles doivent gérer des locaux permettant d'accueillir le public, de stocker du matériel et une bibliothèques, le tout dans des endroits décemment desservis par les transports, ce qui coûte pas mal de pognon...

A l'époque ou SA était à Gambetta (et la rue qui reliait les sièges des deux assoces s'appelle la rue du Chemin Vert, ça ne s'invente pas!) , j'ai rêvé moi aussi de voir les deux associations mutualiser leurs moyens... Il faut dire que ça se fait, mais ponctuellement, sur des actions précises, comme la pétition pour l'espéranto au bac.
http://esperanto-au-bac.fr/ , qui a recueilli plus de 33000 signatures.

Mais à l'heure d'internet (comme avant, d'ailleurs), il semble légitime que les jeunes s'interrogent sur une organisation adaptée à une époque où ils n'étaient pas nés...

Au-delà de la classique division sur le plan politique, qui tend à s'atténuer (mais pas à s'effacer), il existe un autre point de divergence important entre SAT-amikaro et Eo-France : la question des langues minoritaires.

Mi ne jam aŭdis pri tio; ĉu vi povas detaligi?

Altebrilas:Mais à l'heure d'internet (comme avant, d'ailleurs), il semble légitime que les jeunes s'interrogent sur une organisation adaptée à une époque où ils n'étaient pas nés...

Est-ce que vous sentez une animosité entre les deux associations ? À la limite qu'il en existe deux, bon, mais j'espère au moins qu'elles ne se tirent pas dans les pattes...

le_chaz:Au-delà de la classique division sur le plan politique, qui tend à s'atténuer (mais pas à s'effacer), il existe un autre point de divergence important entre SAT-amikaro et Eo-France : la question des langues minoritaires.

Je sais qu'il y a à SAT une frackio "anationaliste" qui réclame, comme Lanti, la suppression de toutes les langues nationales (quelques textes en espéranto et dans quelques langues nationales dont le français : http://home.arcor.de/gmickle/skk/index.html). Mais je ne crois pas que ce soit ni la position officielle de SAT (qui n'en a d'ailleurs pas si j'ai compris, ce qui ne laisse de m'étonner), ni, en fait, de la majorité de ses membres. Ils se placent donc contre l'idée que la majorité des orgas espérantistes essaient de défendre, que l'espéranto pourrait être un moyen de défendre les langues en voie de disparition. Mais SAT-Amikaro n'est pas l'assoc' des anationalistes francophones, mais des SATiens francophones. Ces derniers sont majoritairement anationalistes ?