Poruke: 1
Jezik: Français
opajpoaj (Prikaz profila) 29. listopada 2016. 21:13:25
Mon chronotéléporteur ne m'a envoyé qu'en 2017... mais dans un univers... parallèle !
Voltaire – ou son épigone dans cet univers-miroir – terminait la réécriture de l'un de ses plus fameux petits textes.
Puisse-t-il devenir, sous une plume aussi célèbre, le levier qui soulèvera enfin le boisseau de toutes les sourdes fois obscurantistes...
De l'horrible danger de l'Espéranto
Nous, Heurs-Ropæus, par la grâce du sabre, du goupillon, de la corbeille, et de l'Océan nourricier, lumières des lumières, élus entre les élus, à tous les abrutis qui ces présentes verront, sottise, égalité des chances, compétitivité, guerre propre, convivialité, problématique, concurrence loyale, opportunité, plan stratégique et bénédiction.
Comme ainsi soit que la Toile a rapporté parmi Nous le pernicieux usage de l’Espéranto, il Nous a semblé bon de condamner, proscrire, anathématiser ladite infernale invention de Zamenhof, pour les causes ci-dessous énoncées.
1° La facilité, procurée par cette langue, de communiquer ses pensées tend évidemment à dissiper l’ignorance et le babélisme, qui sont les gardiens et les sauvegardes des États bien distincts dont Nous prétendons défendre, au prix de la vie de Nos peuples, les nécessaires frontières.
2° Il est à craindre que cette langue inspire un jour quelque générale élévation d’âme, quelque amour universel du bien public, sentiments absolument opposés à la saine doctrine.
3° Il arriverait à la fin que Nous aurions en cette langue des livres dégagés du merveilleux qui entretient les nations dans une heureuse stupidité. On aurait dans ces livres l’imprudence de rendre justice aux bonnes et aux mauvaises actions, et de recommander l’équité.
4° L'Espéranto pourrait, en augmentant le respect pour l'Homme, diminuer le nombre des conflits au grand détriment des seules réconciliations par Nous promulguées.
5° Il arriverait sans doute qu’à force de l'utiliser, les peuples seraient assez malheureux pour se garantir de la guerre, ce qui serait un attentat énorme contre Nos ordres de Providence.
À ces causes et autres, pour l’édification des démocrates civilisés et pour le bien de leurs âmes, Nous leur défendons de jamais user de ladite infernale invention. Enjoignons à tous les vrais crétins de dénoncer à Notre officialité quiconque aurait prononcé quatre phrases liées ensemble, desquelles on pourrait inférer un sens clair et net. Ordonnons que dans toutes les conversations on ait à se servir de termes qui ne signifient rien, ou des mots 'quelque part', 'convivial', 'cool', 'voilà, quoi !', 'au niveau', 'croissance durable', 'compétitivité', 'impacter', 'mythique', 'ressenti', 'profiter', 'ludique', 'prendre en otage', selon l'usage récent. Et pour empêcher qu’il n’entre quelque pensée libre et désintéressée dans le très sacré foutoir terrestre, sommons tout crétin, par ces présentes, de ridiculiser, déprécier, et enfin d'éradiquer l'Espéranto.
Donné les pieds dans Notre Eau, nus.
J'avoue que le mot 'corbeille' m'a laissé songeur... Mais c'est bien sûr ! François Marie connaissait tant de monde(s), ... dont le boursier.
Voltaire – ou son épigone dans cet univers-miroir – terminait la réécriture de l'un de ses plus fameux petits textes.
Puisse-t-il devenir, sous une plume aussi célèbre, le levier qui soulèvera enfin le boisseau de toutes les sourdes fois obscurantistes...
De l'horrible danger de l'Espéranto
Nous, Heurs-Ropæus, par la grâce du sabre, du goupillon, de la corbeille, et de l'Océan nourricier, lumières des lumières, élus entre les élus, à tous les abrutis qui ces présentes verront, sottise, égalité des chances, compétitivité, guerre propre, convivialité, problématique, concurrence loyale, opportunité, plan stratégique et bénédiction.
Comme ainsi soit que la Toile a rapporté parmi Nous le pernicieux usage de l’Espéranto, il Nous a semblé bon de condamner, proscrire, anathématiser ladite infernale invention de Zamenhof, pour les causes ci-dessous énoncées.
1° La facilité, procurée par cette langue, de communiquer ses pensées tend évidemment à dissiper l’ignorance et le babélisme, qui sont les gardiens et les sauvegardes des États bien distincts dont Nous prétendons défendre, au prix de la vie de Nos peuples, les nécessaires frontières.
2° Il est à craindre que cette langue inspire un jour quelque générale élévation d’âme, quelque amour universel du bien public, sentiments absolument opposés à la saine doctrine.
3° Il arriverait à la fin que Nous aurions en cette langue des livres dégagés du merveilleux qui entretient les nations dans une heureuse stupidité. On aurait dans ces livres l’imprudence de rendre justice aux bonnes et aux mauvaises actions, et de recommander l’équité.
4° L'Espéranto pourrait, en augmentant le respect pour l'Homme, diminuer le nombre des conflits au grand détriment des seules réconciliations par Nous promulguées.
5° Il arriverait sans doute qu’à force de l'utiliser, les peuples seraient assez malheureux pour se garantir de la guerre, ce qui serait un attentat énorme contre Nos ordres de Providence.
À ces causes et autres, pour l’édification des démocrates civilisés et pour le bien de leurs âmes, Nous leur défendons de jamais user de ladite infernale invention. Enjoignons à tous les vrais crétins de dénoncer à Notre officialité quiconque aurait prononcé quatre phrases liées ensemble, desquelles on pourrait inférer un sens clair et net. Ordonnons que dans toutes les conversations on ait à se servir de termes qui ne signifient rien, ou des mots 'quelque part', 'convivial', 'cool', 'voilà, quoi !', 'au niveau', 'croissance durable', 'compétitivité', 'impacter', 'mythique', 'ressenti', 'profiter', 'ludique', 'prendre en otage', selon l'usage récent. Et pour empêcher qu’il n’entre quelque pensée libre et désintéressée dans le très sacré foutoir terrestre, sommons tout crétin, par ces présentes, de ridiculiser, déprécier, et enfin d'éradiquer l'Espéranto.
Donné les pieds dans Notre Eau, nus.
J'avoue que le mot 'corbeille' m'a laissé songeur... Mais c'est bien sûr ! François Marie connaissait tant de monde(s), ... dont le boursier.