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opajpoaj (Arată profil) 18 august 2017, 21:45:14
La Terre appartient au globiche, oncques daubé en 'broc-angliche'.
Deux demi-siècles de pilonnage le privilégiant ad nauseam
ont anéanti tant les académismes
que les singularités langagières de toutes les autres langues ;
tout le domaine occupé par les deux cents derniers parlers a été hébété ;
chaque chose, chaque créature, chaque pensée
a été redénommée et, par-dessus tout, subsumée.
Et j'ai achevé,
pour la connaissance des vraisemblables peuples futurs,
aidé par Gafa, mon fils,
d'empreindre leur histoire dans le silicium.
Et me voici, interdit, au bord de Gigapole,
dans l'aveugle nuit moirée de ses miasmes létifères.
Une demi-lune de plomb se tient sur le Couchant.
Les crécelles histrionnes percentuplées postillonnent MonOpinion
dans les conglomérats de pavillons au cinéma permanent.
Le tsunami des véhicules s'engouffre obstinément
dans les culs-de-basse-fosse du guêpier citadin ;
son rauquement revêche présage son énervement nonchalant
dans la superfétation diluvienne.
Et j'ai pandiculé,
dans mes sourds sanglots nerveux,
et un geignement est monté de mon cœur.
Car, maintenant que le bruissant kaléidoscope babélien
s'est dissous dans un marmonnement agonique,
mon esprit le regrette,
et je me demande quel épicier machiavélisme de série B
a voulu que la luxuriance de la Parole et de la Pensée
soit réduite à ce seul abécédaire anglo-saxon
pitoyablement baragouiné par les spoliés du logos !
pour le texte originel, c'est comme d'hab !
— Wat' ... Wat' ... pépiait-il dans sa pépie.
Et il n'y avait plus qu'un seul son sur l'Œuf.
Prostré, languide sur son bloc de porphyre, il demeura enseveli dans sa tristesse et dans son rêve. Il refaisait, une fois encore, le grand voyage vers l'amont des temps, qui avait si ardemment exalté son cœur… Et, d'abord, il revit la primitive Babel, telle Cybèle, si belle dans son pseudo-inachèvement, où les cris foisonnaient, inconscients et catagogiquement intuitifs. Puis vinrent les babils puérils, réflexes et mécaniques et onomatopéiques, extraordinaires d'énergie et de resucées sans bornes. La lucidité vint, la lumière éclaira le front simiesque ; les êtres nés du Soleil connurent son existence. Et la protogrammaire parut. Les pompeux barbarismes et les pontifiants solécismes s'y répandirent au mitan des regorgeantes catachrèses. Pendant des millénaires, se créèrent les formes plus ou moins subtiles. Dans un vortex temporel halluciné se télescopèrent alors sous ses yeux chassieux d'inconcevables Immortels aux torses magnifiques, alors aussi se montrèrent d'immenses Enculeurs de Mouches, et de Grands Ventilateurs le disputaient aux Petits Brasseurs d'Air, et les grimauds farandolaient avec les bardes. Les Pédagosaures avaient la taille des cèdres, les Néo-Psycho-Pédagogosaures celle des séquoias, les Soutanosaures, répandant de mystiques éructations, planaient, entre les marronniers, sur les formidables futurs marais merdiatiques parémiologiquement nombrilistes, écholaliques, qui mâtinaient déjà les prodromes cardinaux de faits divers faisandés marginaux dans une cacographie à tout-va… En ces âges naissent, chétifs, gourds et stupides, les premiers vrais Crocsans. Ils rôdent misérables, et si petits qu'il en eût fallu des mille et des cents pour faire le poids d'un Gourou Chrysostome, Skodahs en herbe¹. Durant d'interminables millénaires, leur existence demeure imperceptible et presque dérisoire. Ils croissent, pourtant. L'heure vient où c'est leur tour, où leur espèce se lève en force à tous les détours de la savane, dans toutes les pénombres des futaies ou des antres. L'éducation et l'instruction 'universelles' (sassant cens et sexe) même d'emblée passées au bleu (de Prusse) aspirent les énergies éparses. Hélas ! dans la psalmodie crétinisante des Arransaures, la déférence sacro-sainte aux Prainsechonsaures et la pseudo-pertinacité devant les Couachiorcaures grevant tout progrès au même titre qu'entre autres les ostiaria, les Crocsans, au rebours des Skodahs pléthoriques en gerbe désormais, n'en purent jamais mais.
Puis, gâteau² sur la guigne, la planète (au lieu de cultiver ses différences, en les ameublissant par la langue-pont audible par tous, images d’une diversité en dialogue sans cesse renouvelée³) laissa prospérer la langue dont les mots-signes suppléent au Verbe, langue-évangile d'un monde ne jurant que par la croissance, l'efficience, la compétitivité, la rentabilité, la suprématie, le monopole : son règne fut le plus féroce, le plus puissant – et le dernier. Il fut et le destructeur prodigieux (entre autres) de la vitale pétulance surréaliste, et celui qui mit à plomb le Clinamen. Dans l'ultime ère où l'air, après l'eau, après la terre, se monnayait, l'éthique et l'écologie furent accusées de prendre le pas sur l'Économie, le Marché ! Les forêts moururent et leurs hôtes sans nombre, sous la rapacité des Crocsans singeant les Skodahs – qui ne concupisça mie ? – toute bête fut exterminée ou avilie. Et il y eut un temps où les énergies subtiles et les minéraux obscurs semblèrent eux-mêmes esclaves ; le vainqueur capta jusqu'à la force mystérieuse qui a assemblé les atomes.
— Cette frénésie même annonçait le sourd de l'Œuf…, le sourd de l'Œuf pour notre Règne ! rumina doucement Targ.
Un frisson secoua sa douleur. Il songea que ce qui subsistait encore de sa chair s'était transmis, sans arrêt, depuis les origines. Quelque chose qui avait vécu dans la mer primitive, sur les limons naissants, dans les marécages, dans les forêts, au sein des savanes, et parmi les cités innombrables de l'homme, ne s'était jamais interrompu jusqu'à lui… Et voilà, quoi ! Il était quelque part le seul homme convivial qui palpitât sur la face, redevenue immense, de l'Œuf !…
La nuit venait. La rouille du ciel se piqua de quelques feux charmants qu’avaient connus les yeux de trillions de Crocsans, caudataires invétérés de leurs Skodahs. Il ne restait que deux prunelles hagardes pour les contempler !… Targ ne vit point ceux qu’il avait préférés aux autres, mais il vit se lever l’astre ruineux, l’astre troué, ponceau dans son orbe de pollution légendaire, vers lequel il leva ses mains tristes…
Il émit une dernière syllabe, peut-être deux… Wat' ... Wat' ... ; la mort entra dans son cœur et, se refusant l’euthanasie, il sortit des ruines, il alla s’étendre dans l’oasis, parmi les ferromagnétaux.
Ensuite, humblement, quelques parcelles de la dernière vie humaine entrèrent en tout état de cause dans la Vie Nouvelle.
pour le texte originel, c'est comme d'hab !
Deux demi-siècles de pilonnage le privilégiant ad nauseam
ont anéanti tant les académismes
que les singularités langagières de toutes les autres langues ;
tout le domaine occupé par les deux cents derniers parlers a été hébété ;
chaque chose, chaque créature, chaque pensée
a été redénommée et, par-dessus tout, subsumée.
Et j'ai achevé,
pour la connaissance des vraisemblables peuples futurs,
aidé par Gafa, mon fils,
d'empreindre leur histoire dans le silicium.
Et me voici, interdit, au bord de Gigapole,
dans l'aveugle nuit moirée de ses miasmes létifères.
Une demi-lune de plomb se tient sur le Couchant.
Les crécelles histrionnes percentuplées postillonnent MonOpinion
dans les conglomérats de pavillons au cinéma permanent.
Le tsunami des véhicules s'engouffre obstinément
dans les culs-de-basse-fosse du guêpier citadin ;
son rauquement revêche présage son énervement nonchalant
dans la superfétation diluvienne.
Et j'ai pandiculé,
dans mes sourds sanglots nerveux,
et un geignement est monté de mon cœur.
Car, maintenant que le bruissant kaléidoscope babélien
s'est dissous dans un marmonnement agonique,
mon esprit le regrette,
et je me demande quel épicier machiavélisme de série B
a voulu que la luxuriance de la Parole et de la Pensée
soit réduite à ce seul abécédaire anglo-saxon
pitoyablement baragouiné par les spoliés du logos !
pour le texte originel, c'est comme d'hab !
— Wat' ... Wat' ... pépiait-il dans sa pépie.
Et il n'y avait plus qu'un seul son sur l'Œuf.
Prostré, languide sur son bloc de porphyre, il demeura enseveli dans sa tristesse et dans son rêve. Il refaisait, une fois encore, le grand voyage vers l'amont des temps, qui avait si ardemment exalté son cœur… Et, d'abord, il revit la primitive Babel, telle Cybèle, si belle dans son pseudo-inachèvement, où les cris foisonnaient, inconscients et catagogiquement intuitifs. Puis vinrent les babils puérils, réflexes et mécaniques et onomatopéiques, extraordinaires d'énergie et de resucées sans bornes. La lucidité vint, la lumière éclaira le front simiesque ; les êtres nés du Soleil connurent son existence. Et la protogrammaire parut. Les pompeux barbarismes et les pontifiants solécismes s'y répandirent au mitan des regorgeantes catachrèses. Pendant des millénaires, se créèrent les formes plus ou moins subtiles. Dans un vortex temporel halluciné se télescopèrent alors sous ses yeux chassieux d'inconcevables Immortels aux torses magnifiques, alors aussi se montrèrent d'immenses Enculeurs de Mouches, et de Grands Ventilateurs le disputaient aux Petits Brasseurs d'Air, et les grimauds farandolaient avec les bardes. Les Pédagosaures avaient la taille des cèdres, les Néo-Psycho-Pédagogosaures celle des séquoias, les Soutanosaures, répandant de mystiques éructations, planaient, entre les marronniers, sur les formidables futurs marais merdiatiques parémiologiquement nombrilistes, écholaliques, qui mâtinaient déjà les prodromes cardinaux de faits divers faisandés marginaux dans une cacographie à tout-va… En ces âges naissent, chétifs, gourds et stupides, les premiers vrais Crocsans. Ils rôdent misérables, et si petits qu'il en eût fallu des mille et des cents pour faire le poids d'un Gourou Chrysostome, Skodahs en herbe¹. Durant d'interminables millénaires, leur existence demeure imperceptible et presque dérisoire. Ils croissent, pourtant. L'heure vient où c'est leur tour, où leur espèce se lève en force à tous les détours de la savane, dans toutes les pénombres des futaies ou des antres. L'éducation et l'instruction 'universelles' (sassant cens et sexe) même d'emblée passées au bleu (de Prusse) aspirent les énergies éparses. Hélas ! dans la psalmodie crétinisante des Arransaures, la déférence sacro-sainte aux Prainsechonsaures et la pseudo-pertinacité devant les Couachiorcaures grevant tout progrès au même titre qu'entre autres les ostiaria, les Crocsans, au rebours des Skodahs pléthoriques en gerbe désormais, n'en purent jamais mais.
Puis, gâteau² sur la guigne, la planète (au lieu de cultiver ses différences, en les ameublissant par la langue-pont audible par tous, images d’une diversité en dialogue sans cesse renouvelée³) laissa prospérer la langue dont les mots-signes suppléent au Verbe, langue-évangile d'un monde ne jurant que par la croissance, l'efficience, la compétitivité, la rentabilité, la suprématie, le monopole : son règne fut le plus féroce, le plus puissant – et le dernier. Il fut et le destructeur prodigieux (entre autres) de la vitale pétulance surréaliste, et celui qui mit à plomb le Clinamen. Dans l'ultime ère où l'air, après l'eau, après la terre, se monnayait, l'éthique et l'écologie furent accusées de prendre le pas sur l'Économie, le Marché ! Les forêts moururent et leurs hôtes sans nombre, sous la rapacité des Crocsans singeant les Skodahs – qui ne concupisça mie ? – toute bête fut exterminée ou avilie. Et il y eut un temps où les énergies subtiles et les minéraux obscurs semblèrent eux-mêmes esclaves ; le vainqueur capta jusqu'à la force mystérieuse qui a assemblé les atomes.
— Cette frénésie même annonçait le sourd de l'Œuf…, le sourd de l'Œuf pour notre Règne ! rumina doucement Targ.
Un frisson secoua sa douleur. Il songea que ce qui subsistait encore de sa chair s'était transmis, sans arrêt, depuis les origines. Quelque chose qui avait vécu dans la mer primitive, sur les limons naissants, dans les marécages, dans les forêts, au sein des savanes, et parmi les cités innombrables de l'homme, ne s'était jamais interrompu jusqu'à lui… Et voilà, quoi ! Il était quelque part le seul homme convivial qui palpitât sur la face, redevenue immense, de l'Œuf !…
La nuit venait. La rouille du ciel se piqua de quelques feux charmants qu’avaient connus les yeux de trillions de Crocsans, caudataires invétérés de leurs Skodahs. Il ne restait que deux prunelles hagardes pour les contempler !… Targ ne vit point ceux qu’il avait préférés aux autres, mais il vit se lever l’astre ruineux, l’astre troué, ponceau dans son orbe de pollution légendaire, vers lequel il leva ses mains tristes…
Il émit une dernière syllabe, peut-être deux… Wat' ... Wat' ... ; la mort entra dans son cœur et, se refusant l’euthanasie, il sortit des ruines, il alla s’étendre dans l’oasis, parmi les ferromagnétaux.
Ensuite, humblement, quelques parcelles de la dernière vie humaine entrèrent en tout état de cause dans la Vie Nouvelle.
pour le texte originel, c'est comme d'hab !