Préjugés linguistiques (2)
by Altebrilas, June 14, 2011
Messages: 30
Language: Français
Altebrilas (User's profile) June 14, 2011, 4:23:17 PM
Je souhaitais débattre des préjugés à propos des langues, des représentations que l'on s'en fait et qui influencent l'attitude que l'on peur avoir vis à vis de l'apprentissage d'une nouvelle langue, surtout si elle n'est pas perçue comme immédiatement "rentable".
sur le site de sorosoro , dans un article sur le bilinguisme et les langues non européennes, sont citées quelques objections:
Sur la pratique même du bilinguisme, les représentations peuvent être négatives : « Ca fait trop, deux langues à la fois dans la tête d’une personne. Il faut apprendre une langue à la fois »Quand cessera-t-on de se représenter le cerveau comme un récipient rigide?
« Un professeur nous a dit que nous utilisions environs 6 000 mots. Quand on est bilingue on le divise par 2 ? et quand on est trilingue, par trois ? », s’inquiète F., en 2nde.
A noter que le thème des préjugés linguistiques a été traité par le regretté Claude Piron dont voici le site:
http://claudepiron.free.fr/
et dont vous pouvez consulter les articles, fort intéressants.
hermeso (User's profile) June 14, 2011, 4:34:59 PM
1) ces interrogations dans ton article viennent d'adolescents, qui construisent des connaissances en fonction des maigres connaissances qu'ils ont du cerveau. Ce qui rend sens intéret la discussion
2) si l'on devait transposer ces question au monde des adultes, tu soulève un autre problème, car il faudrait déjà que tu ( toi Altebrilas) puisse ne pas avoir de préjugées sur les langues pour traiter des préjugées sur les langues. En gros, que tu puisse avoir un regard neutre. Or dans l'ancien fil de conversation, tu n'a pas été capable de démontrer ta neutralité face aux langues.
hermeso (User's profile) June 14, 2011, 5:54:58 PM
4) tu cite C Piron, qui principalement fait des discours sur l'image et la réalité par rapport à l'espéranto. D'une part ses textes sont assez anciens, dont les informations qu'il donne ne vont plus forcément avec la réalité actuelle ( parfois, ils dates de plus de vingt ans). D'autre part, il présente l'esperanto comme une langue facile, une alternative à l'anglais, une langue de communication et d'échange, alors que cela n'est pas vraie dans les faits actuels.
hermeso (User's profile) June 14, 2011, 6:05:13 PM
Aleks_75 (User's profile) June 14, 2011, 10:51:48 PM
Altebrilas:Je recrée ce fil, car le premier est devenu illisible vu l'abondance de posts pas toujours en rapport avec le sujet.Saluton Altebrilas,
(...)
sur le site de sorosoro , dans un article sur le bilinguisme et les langues non européennes, sont citées quelques objections:Sur la pratique même du bilinguisme, les représentations peuvent être négatives : « Ca fait trop, deux langues à la fois dans la tête d’une personne. Il faut apprendre une langue à la fois »
Je profite que tu réouvres ce fil pour poser une question à toi et à tous :
quelle est la formulation exacte de la blague ? :
Un(e) ... à son ... :
- Je t'ai offert un livre, xxx...
- Oh, fallait pas, j'en ai déjà un !
Quelle est la blague, exactement ? A qui est offert le livre ?
Je cite cette blague car elle se retrouve selon moi très bien dans le domaine des langues. Les gens se satisfont d' "avoir" une langue (FR), voire deux (FR + EN) pour les plus courageux. Pas la peine de leur en proposer une de plus. "ça fait trop, 2 langues à la fois".
hermeso (User's profile) June 15, 2011, 8:19:00 AM
De cette phrase, je peux te poser la question, quels sont les préjugées, par rapport aux langues et aux peuples qui les parlent, qui influencent l'attitude des gens à vouloir apprendre l'espéranto?
Saurais-tu me répondre à celle là.
morico (User's profile) June 16, 2011, 9:56:58 AM
Le site de Claude Piron est, je crois aussi, un des plus riches et des mieux écrits sur ce thème.
J'ai cité quelques uns des principaux préjugés démontés par Claude Piron en page 1 du précédent fil Préjugés linguistiques(1).
Comment déméler le vrai du faux? A quels auteurs on peut se référer?
Pour Hermeso: "tu cite C Piron, qui principalement fait des discours sur l'image et la réalité par rapport à l'espéranto. D'une part ses textes sont assez anciens, dont les informations qu'il donne ne vont plus forcément avec la réalité actuelle ( parfois, ils dates de plus de vingt ans."
Certes les statistiques doivent être actualisées. Mais les ordres de grandeur restent. En fait toute littérature, y compris en eo ,est fondée sur des classiques et des bons auteurs. Pour progresser il faut s'appuyer sur eux.
Les mensonges et désinformations colportées par certains media ou posts chaque matin restent nuls et non avenus. Si les philosophes étudient toujours Platon et Aristote 25 siècles après ce n'est pas par hasard.
Altebrilas (User's profile) June 16, 2011, 10:23:59 AM
il y a eu des études de faites, à propos des représentations que les gens se faisaient de la délinquance, en fonction des métaphores utilisées dans le discours ambiant.
Lorsqu'on leur en parlait avec des métaphores style "la délinquance qui gangrène nos sociétés", les gens étaient plutôt partisans de méthodes répressives, pour éradiquer le problème.
Lorsqu'on leur en parlait comme une maladie de la société, ils pensaient inconsciemment qu'il fallait la soigner et donc favorisaient l'action sociale et la prévention.
De même, l'attitude vis à vis de l'apprentissage d'une nouvelle langue dépend de si l'on voit le cerveau comme un récipient, ou comme un muscle qu'il faut entraîner.
Altebrilas (User's profile) June 16, 2011, 10:34:29 AM
hermeso:Il y en a des tas, et comme chacun peut avoir les siens, et qu'il n'y a pas d'autorité censée harmoniser les préjugés, ils peuvent se contredire entre eux.
De cette phrase, je peux te poser la question, quels sont les préjugées, par rapport aux langues et aux peuples qui les parlent, qui influencent l'attitude des gens à vouloir apprendre l'espéranto?
Saurais-tu me répondre à celle là.
- l'espéranto apportera la paix
- avec l'espéranto, on peut se faire héberger gratos, il suffit de demander
- les langues naturelles sont inutilement compliquées
- les peuples adoptent des solutions compliquées parce qu'on le leur impose
- etc.
Cela ne me gêne nullement d'admettre qu'il y a des choses criticables dans l'espéranto, et je ne pense pas qu'il faille adopter un langage différent à l'intérieur et à l'extérieur du mouvement (ce sont les mêmes personnes, à partir du moment où elles sont convaincues). Mais je trouve simplement que c'est globalement positif.
morico (User's profile) June 16, 2011, 10:35:35 AM
Claude Piron et beaucoup d'autres ont démontré (expériences et statistiques à l'appui) que l'esperanto était en moyenne de 5 à 50 fois plus facile que l'anglais selon la proximité linguistique avec cette langue.
Je rappelle que le principal site d'anglais pour les collégiens s'appelle "l'anglais facile". Je crois que la propagande est plutôt à chercher de ce côté là.
L'esperanto sera DANS LE FUTUR à mon avis une alternative sérieuse à l'anglais parmi d'autres, pour ceux qui le veulent, le jour où un certain nombre d'Etats non anglophones refuseront de lui donner le statut de langue impériale et accepteront que l'esperanto soit autorisé dans l'enseignement et devienne une langue pont internationale reconnue au côté des autres grandes langues.
Le problème est surtout du côté de ceux qui pensent que l'anglais est et sera toujours la langue internationale unique. Certes c'est la première des grandes langues aujourd'hui mais la diminution du poids relatif des anglophones de naissance (environ 5% de la population mondiale)a déjà commencé.
Une étude calcul coûts avantages des différentes solutions concernant la communication internationale , comme l'a fait le rapport Grin pour l'UE, devrait permettre d'ouvrir les yeux à beaucoup. L'esperanto est la solution qui a le meilleur rapport avantages/coûts mais cette solution est freinée ou bloquée par sa non prise en compte par les Etats.