Al la enhavo

[fr] Traductions comparées (thèmes)

de Alsete, 2012-januaro-27

Mesaĝoj: 87

Lingvo: Français

HaleBopp (Montri la profilon) 2012-februaro-13 23:22:03

Ilmen:
alesh13:Est-ce qu'il ne faudrait pas dire "invaditajn", d'ailleurs ? Je me pose la question parce que, plus loin (par. 3), vous ne mettez ni l'un ni l'autre le "n" de l'accusatif à "senmova" et "rekta"/"rekte staranta" qui se rapportent pourtant à "ĝin" (le hibou). Est-ce voulu ?
Eh, non, pour ma part, ce n'est pas voulu. Tu as tout à fait raison sur ce point selon moi. Voici donc la version révisée de ces deux passages de ma traduction :

Ili vidis la pordoN de la muelejo fermitaN, la murojN kaj la plataĵoN invaditaJN de herboj
Non, dans cette phrase "fermita" et "invaditaj" sont prédicats d'objet (voir mon message au dessus) et ne prennent pas de -n.
En revanche senmova et rekta oui, je m'étais gourré. lango.gif

Je vous conseille la lecture de cette page, très instructive, notamment le paragraphe "Kontrolmetodo" en remplaçant l'objet par "ĝin" pour savoir si on met un -n ou pas :
"Ili vidis la pordon de la muelejo fermita(n?) = le sens veut dire "Ili vidis ĝin fermita", et non pas "Ili vidis gîn". Donc pas de -N à fermita !

Ilmen (Montri la profilon) 2012-februaro-14 16:13:25

Certes oui, il est vrai qu'utiliser des adjectifs prédicatifs aurait été plus adapté, mais des adjectifs directs fonctionnent aussi bien sur un point de vu grammatical, mais apporte un sens un peu différent.

"Ili vidis la pordon fermitan" = "Ili vidis la pordon, kiu estas fermita".
Mais :
"Ili vidis la pordon fermita" = "Ili vidis la pordon kiel fermita pordo".

Pour moi, la nuance est relativement faible, quoique la seconde option (prédicat) me semble effectivement plus adéquate.

Par ailleurs, j'ai lu avec attention ton explication au sujet de "-iĝigi". Je ne savais pas que la grammaire ne permettait pas une telle construction. Donc, d'après toi, "igi ion vidiĝi" est possible, mais pas "vidiĝigi". Es-ce exact ?

darkweasel (Montri la profilon) 2012-februaro-14 16:29:11

Ilmen:Par ailleurs, j'ai lu avec attention ton explication au sujet de "-iĝigi". Je ne savais pas que la grammaire ne permettait pas une telle construction. Donc, d'après toi, "igi ion vidiĝi" est possible, mais pas "vidiĝigi". Es-ce exact ?
-iĝigi est correct - théoriquement. Si cette construction sera bien comprise - je dirais plutôt "non". rideto.gif

HaleBopp (Montri la profilon) 2012-februaro-14 16:42:25

Ce qui est incorrect, c'est un verbe avec un suffixe -iĝ- qui a un objet. Comme d'ailleurs on ne peut pas tourner au passif un verbe intransitif. Ca ne marche pas :
Le chien voit le chat. -- > le chat est vu par le chien.
L'eau bout. -- > ???

Après, une construction comme -igiĝ-, je ne dis pas que c'est grammaticalement incorrect, je dis que ça n'a pas de sens, un peu comme mettre ensemble un affixe augmentatif et un diminutif. On peut le faire si on veut, mais ça ne veut pas dire grand chose.

alesh13 (Montri la profilon) 2012-februaro-14 19:21:10

> HaleBopp : j'ai corrigé mon texte initial d'après tes remarques. Merci pour tes explications à propos de "ekde" et des prédicats d'objet.

HaleBopp:… Apenaŭ lukarno duonfermita,
Tu es sûr de "lukarno" ? Moi, je n'ai trouvé que "luko" ou "lumluko" pour lucarne.

HaleBopp:ĝi ekkriis: "Hu! Hu!" kaj penige ekskuis siajn flugilojn grizigitajn pro polvo
Ah oui ! "grizigitajn", c'est bien mieux que mon simple "grizajn".

Ilmen:Bien que "memoraĵo" soit probablement un terme plus adéquat (memoro = la ago memori, l'action de rappeler de quelque chose).
Je crois au contraire que "memorajxo" ne convient pas, le suffixe "ajxo" indiquant une chose concrète. D'après ce que j'ai trouvé, cela désigne les objets que l'on achète en souvenir d'un voyage par exemple (boutique de souvenirs).

Ilmen:j'ai commencé mon apprentissage de l'espéranto il y a seulement quelques mois, je ne suis donc encore qu'un humble débutant en la matière.
Chapeau !

HaleBopp (Montri la profilon) 2012-februaro-14 21:20:37

alesh13:Tu es sûr de "lukarno" ? Moi, je n'ai trouvé que "luko" ou "lumluko" pour lucarne.
Je ne suis sûr de rien. lango.gif Mais j'avais trouvé ce lien par le Vivo.
Merci pour tes corrections, je m'étais pourtant relu !

Ilmen (Montri la profilon) 2012-februaro-16 16:10:39

alesh13:Je crois au contraire que "memorajxo" ne convient pas, le suffixe "ajxo" indiquant une chose concrète. D'après ce que j'ai trouvé, cela désigne les objets que l'on achète en souvenir d'un voyage par exemple (boutique de souvenirs).
Vraiment? Hum, en effet, il semblerait que "memoraĵo" désigne un objet souvenir (Cf. la Reta Vortaro). Cependant ce sens là ne me plaît pas beaucoup, car d'habitude le suffixe "aĵo", lorsqu'il est appliqué aux verbes transitifs directs, permet de désigner un objet potentiel du verbe (manĝaĵo = nourriture, malplenaĵo = vide…). J'aurais plutôt utilisé "memorigaĵo" ou "memorigilo" pour qualifier un objet-souvenir, car il s'agit de quelque chose qui fait se souvenir (memorigi) de quelque chose. =o

Par le passé je pensais moi aussi que le suffixe "aĵo" ne pouvait désigner que des chose tangibles, physiques, matérielles, et jamais des choses abstraites, mais j'ai depuis rencontré un certain nombre de mots qui m'ont fait douter de cela, tel "bedaŭrindaĵo" (inconvénient, mal), par exemple.

alesh13:
Ilmen:j'ai commencé mon apprentissage de l'espéranto il y a seulement quelques mois, je ne suis donc encore qu'un humble débutant en la matière.
Chapeau !
Je viens de vérifier, j'ai commencé il y a un peu moins de cinq mois (j'ai commencé un peu avant octobre 2011).
Il est vrai que j'ai progressé assez vite, mais il faut dire aussi que j'ai déjà étudié (et que j'étudie toujours) un certain nombre d'autres langues, ça aide.
:3

alesh13 (Montri la profilon) 2012-februaro-16 16:28:48

Ilmen:Par le passé je pensais moi aussi que le suffixe "aĵo" ne pouvait désigner que des chose tangibles, physiques, matérielles, et jamais des choses abstraites, mais j'ai depuis rencontré un certain nombre de mots qui m'ont fait douter de cela, tel "bedaŭrindaĵo" (inconvénient, mal), par exemple.
Effectivement, j'ai trouvé "memoraĵo" justement, avec le sens abstrait, dans un livre d'exercices, pas plus tard qu'hier soir. Tu as donc raison.

A demain pour un nouveau thème ?

alesh13 (Montri la profilon) 2012-februaro-19 10:33:20

Toujours rien ? Bon, je remets un texte.

Après le soleil de Provence, voici la brume normande (baie du Mt St Michel, précisément).

Extrait de "La fée des grèves" de Paul Féval


LE BROUILLARD.

1. De tous les dangers de la grève celui-là est, en effet, le plus terrible.

2. Le brouillard des grèves est assez compact pour former autour de l'homme qui marche une sorte de barrière mouvante, possédant à peine la transparence d'un verre dépoli. Figurez-vous un malheureux, errant parmi ces sables où nulle route n'est frayée, avec un bandeau sur la vue, avec un masque qui laisse passer les rayons lumineux, mais qui les disperse, qui les confond, qui les brouille comme ferait un épais et triple voile de mousseline.

3. On y voit, la lumière est même la plupart du temps vive et blessante pour l'oeil, répercutée qu'elle est à l'infini par les molécules blanchâtres de la brume. Mais cette sensation de la vue est vaine ; on perçoit le vide brillant, le néant éclairé.

4. Les objets échappent ; toute forme accusée se noie dans ce milieu mou et nuageux.
Nous avons dit le mot, du reste, et aucune comparaison ne peut rendre plus précisément la réalité. Collez votre oeil à la vitre dépolie et regardez le grand jour au travers.
Vous serez ébloui sans rien voir.

5. La nuit, le peu de lumière qui descend du firmament suffit toujours à guider les pas. Dans le brouillard, rien ne guide, rien, et le vertige nage dans ce blanc duvet qui provoque et lasse les paupières.
La nuit, le son se propage avec une grande netteté. Or, quand la vue fait défaut, l'ouïe peut la remplacer à la rigueur.
Dans le brouillard, le son s'égare, s'étouffe et meurt.

6. C'est quelque chose d'inerte et de lourd, qui endort l'élasticité de l'air ; c'est quelque chose de redoutable comme cette toile, blanche aussi, qui s'appelle le suaire. Ici, le courage même a la conscience de son impuissance. Le sang se fige, la force cède. On est à la fois submergé et fasciné.

7. Ceux qui ont échappé à cette terrible mort racontent des choses étranges. Ils disent que la cloche du Mont sonnant la détresse arrive parfois tout à coup à l'oreille et fait tressaillir l'agonie. Elle vibre plaintivement, et l'oreille étonnée croit l'entendre sortir des profondeurs des tangues.

8. Puis la cloche se tait. Un silence pesant succède à ses tristes tintements. Puis tout à coup le sable, devenu sonore comme par enchantement, apporte le bruit de la mer qui monte.

9. Oh ! comme elle va vite ! la mer, la mort ! Comme elle court, invisible, là-bas !
De quel côté ? On ne sait.
Près ou loin ? On ne sait.
Mais elle court, elle glisse, elle arrive.
Elle est là cachée derrière l'inconnu, au fond de ces espaces mystérieux et voilés.
On l'entend qui approche et qui gronde.
Oh ! comme elle va vite !

HaleBopp (Montri la profilon) 2012-februaro-19 22:50:25

Bon, c'est pas très gai tout ça... Un peu de Baudelaire par dessus et j'ai plus qu'à me tirer une balle. ploro.gif
Sinon linguistiquement parlant, c'était un texte intéressant, ni trop compliqué ni trop simple. J'espère ne pas trop avoir fait de fautes.
J'attends vos commentaires avec impatience !


NEBULO.

1. El ĉiaj danĝeroj de bordo, tiu ja estas la plej terura.

2. La borda nebulo estas sufiĉe kompakta por formi ĉirkaŭ la paŝanta homo ian movantan barilon, havantan apenaŭ la travideblon de malpolurita vitro. Imagu kompatindulon, vagantan tra tiuj strandoj, kie neniu vojo estas strekita, kun okulkovrilo, kun masko kiu lasas pasi lumradiojn, sed kiu ilin disigas, ilin konfuzas, ilin malklarigas kiel farus dika kaj triobla vualo el muslino.

3. En ĝi, oni vidas, plejofte lumo eĉ estas akra kaj blinduma, reradiata senfine far blanketaj molekuloj de nebuleto. Sed tiu vidsensacio estas vana; oni perceptas brilan malplenon, helan nenion.

4. Objektoj forfuĝas; ĉia formo sin dronigas en tiun molan kaj nuban medion.
Ni vorte priskribis, krome, neniu komparado povas bildigi realon pli fidele. Almetu vian okulon ĉe la malpoluritan vitron, kaj rigardu plenlumon trae.
Vi estos blindumitaj, nenion vidante.

5. Nokte, la ioma lumo, kiu malsupreniras el firmamento ĉiam sufiĉas por gvidi paŝojn. En nebulo, nenio gvidas, nenio, kaj kapturno naĝas en tiu blanka lanugo, kiu provokas kaj lacigas palpebrojn. Nokte, sono netege disvastiĝas. Tamen, kiam vidpovo malsufiĉas, aŭdpovo povas ĝin anstataŭi, plimalbonokaze.
En nebulo, sono perdiĝas, fadas kaj formortas.

6. Tio estas io inerta kaj peza, malvigliganta elastecon de la aero; tio estas io timinda kiel tiu tolo, ankaŭ blanka, kiu nomiĝas mortotuko. Ĉi tie, eĉ kuraĝo konscias sian malpotencon. Sango frostiĝas, forto cedas. Oni estas ambaŭe inundita kaj fascinita.

7. Tiuj, kiuj supervivis tiun teruran morton rakontas strangajn aferojn. Ili diris, ke kiam sonorigas la Monta sonorilo, iafoje malespero subite atingas la oreloj kaj ektremigas agonion. Ĝi plende vibras, kaj la surprizitaj oreloj kredas ĝin eliri el aluviaj profundoj.

8. Poste la sonorilo mutiĝas [je n'ai pas mis "silentas" pour éviter la répétition avec la suite]. Peza silento postvenas malĝojajn tintojn. Poste sablo, sonoriĝa kiel per sorĉo, subite alportas la bruo de altiĝa maro.

9. Ho! Kiel ĝi rapidas! la maro, la morto! Kiel ĝi kuras, nevidebla, tie for!
En kiu flanko? Oni ne scias.
Proksime aŭ malproksime? Oni ne scias.
Sed ĝi kuras, ĝi glitas, ĝi alvenas.
Ĝi estas kaŝita malantaŭ nekonateco, funde en tiuj misteraj kaj vualitaj spacoj.
Oni ĝin aŭdas proksimiĝanta kaj graŭlanta.
Ho! Kiel ĝi rapidas!

Reen al la supro