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Réponse de l'Education nationale du 25/12/2012

by Aleks_75, December 30, 2012

Messages: 15

Language: Français

Aleks_75 (User's profile) December 30, 2012, 11:15:13 AM

Bonjour,
A la question posée par une députée,
Mme Barbara Pompili appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la pratique de l'espéranto. L'usage de cette langue est reconnu, notamment par des instances internationales telles que l'UNESCO, pour son intérêt dans les échanges entre les peuples et son action en faveur de l'amitié transnationale. L'apprentissage de l'espéranto est également considéré comme relativement aisé, notamment pour les jeunes. De nombreux professeurs de l'Éducation nationale pratiquent cette langue internationale et les associations assurant sa promotion sont très actives. C'est pourquoi elle lui demande s'il est envisagé que l'espéranto puisse devenir une option facultative au baccalauréat.
voici la réponse qui a été apportée le 25/12/2012. Quel beau cadeau de Noël ;(
L'espéranto est une langue porteuse d'un idéal de fraternité et de neutralité. Parlé par des millions de locuteurs dans le monde, l'espéranto ne réunit néanmoins pas les conditions nécessaires pour faire l'objet d'un enseignement institutionnalisé à l'école. Enseigner l'espéranto en vue de former des locuteurs qui puissent communiquer à l'international implique que cette langue soit suffisamment diffusée dans le monde pour en permettre une utilisation effective et pratique, qu'elle dispose d'un statut officiel et qu'elle soit porteuse d'une culture et d'un patrimoine culturel riche. L'espéranto n'est actuellement pas en mesure de concurrencer certaines grandes langues internationales comme l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le russe et le français, dont la maîtrise s'avère aujourd'hui essentielle, aussi bien dans les domaines de l'économie, de la diplomatie, du tourisme que de la recherche. En outre, l'espéranto n'est pas reconnu comme langue de travail dans les grandes organisations internationales. La pllace de la culture, prépondérante dans l'enseignement des langues vivantes en France, impose par ailleurs que la langue étrangère ou régionale enseignée soit porteuse d'un patrimoine culturel riche et vivant. Il s'agit pour l'élève de mettre en perspective sa propre culture, afin de mieux appréhender les autres cultures et l'apport qu'elles constituent dans la compréhension du monde et la relation à l'autre. L'élève est ainsi sensibilisé aux variations linguistiques (accents, patois, registres de langue...) qui, par l'accès qu'elles donnent à la complexité d'une culture et à la richesse interne d'une langue, rendent l'apprentissage particulièrement motivant. À titre de rappel, 58 langues sont offertes au choix des candidats en épreuve facultative au baccalauréat général ou technologique : allemand, anglais, arabe, chinois, danois, espagnol, grec moderne, hébreu moderne, italien, japonais, néerlandais, polonais, portugais, russe, basque, breton, catalan, corse, créole, occitan, tahitien, langues mélanésiennes, gallo, langues régionales d'Alsace, langues régionales des pays mosellans, albanais, amharique, arménien, bambara, berbère, bulgare, cambodgien, coréen, croate, estonien, finnois, haoussa, hindi, hongrois, indonésien-malais, laotien, lituanien, macédonien, malgache, norvégien, persan, peul, roumain, serbe, slovaque, slovène, suédois, swahili, tamoul, tchèque, turc, vietnamien, langue des signes française. Avec un tel éventail, le système éducatif français est l'un de ceux qui, en Europe et dans le monde, propose aux candidats le choix de langues le plus ouvert. Les langues proposées aux candidats ont été retenues, soit parce qu'elles répondent à une forte demande des candidats et font ainsi l'objet d'un enseignement, soit parce qu'elles permettent de valoriser la maîtrise d'une langue étrangère notamment chez certaines personnes issues de l'immigration et qui font la richesse culturelle de notre pays. Or l'espéranto n'est ni une langue répondant à une forte demande des candidats et faisant l'objet d'un enseignement, ni une langue maternelle. Néanmoins, rien ne s'oppose à ce que d'ores et déjà des établissements scolaires qui le souhaiteraient mettent en place une initiation à l'espéranto dans le cadre d'activités péri-éducatives locales. Pour toutes ces raisons, il n'est pas envisagé d'accroître encore la diversité des langues évaluées au baccalauréat.
Qu'en dites-vous ? Que répondez-vous à cela ? Comment éviter de foncer dans le mur chaque fois qu'on envoie une question au gouvernement ?

Matthieu (User's profile) December 30, 2012, 1:40:10 PM

Je ne peux pas dire que je suis surpris. Ça a un air de déjà vu ; ce ne serait pas exactement la même réponse que les autres fois ?
Or l'espéranto n'est ni une langue répondant à une forte demande des candidats et faisant l'objet d'un enseignement, ni une langue maternelle.
Parce qu'il y a « une forte demande » pour toutes les autres langues de la liste ? J'aimerais bien savoir combien d'élèves choisissent l'albanais ou le peul. Je serais même surpris qu'il y ait un seul lycée qui les enseigne.

Altebrilas (User's profile) December 30, 2012, 2:04:03 PM

Les questions sont toujours les mêmes; il ne faut pas s'étonner que les réponses le soient aussi. Si on veut faire progresser le débat, il faut s'appuyer sur les éléments contenus dans les réponses, ne serait ce que pour montrer qu'on les connaît déjà et que ce n'est pas la peine de se répéter, et mettre en lumière les erreurs qu'ils contiennent.

Je doute que beaucoup d'élèves soient particulièrement motivés par l'étude des variations linguistiques du tamoul, ce qu'a l'air de laisser supposer la réponse, mais la question culturelle serait à creuser. C'est là l'un des principaux reproches fait à l'espéranto par les linguistes, qui sont considérés comme des experts compétents en la matière. Pourtant, peu d'espérantistes se sont plaints d'avoir été gênés pour communiquer à cause de problèmes de culture. Ils partagent la culture mondiale, ont développé la leur propre: ils peuvent s'appuyer là-dessus pour communiquer. Par contre, l'espéranto ayant été créé pour rassembler et non pour exclure, la connivence qui peut s'établir entre les locuteurs de l'espéranto ne s'appuie pas sur l'exclusion des autres peuples, fonction que les langues nationales mettent en oeuvre pour renforcer l'identité de la communauté.

jeanmartin (User's profile) January 1, 2013, 1:54:22 PM

Or l'espéranto n'est ni une langue répondant à une forte demande des candidats et faisant l'objet d'un enseignement, ni une langue maternelle. Néanmoins, rien ne s'oppose à ce que d'ores et déjà des établissements scolaires qui le souhaiteraient mettent en place une initiation à l'espéranto dans le cadre d'activités péri-éducatives locales. Pour toutes ces raisons, il n'est pas envisagé d'accroître encore la diversité des langues évaluées au baccalauréat.
Où sont les demandes des candidats, les 30000 signatures de la pétition pour l’espéranto au BAC ne sont pas significatif d’une grande demande.
Combien de personnes connaissent l’existence de l’espéranto en France ?
Combien de personnes ont une idée positive et connaissent ses possibilités ?
Combien y a-t-il de cours et étudiants actuellement en France dans le cadre d’activités péri-éducatives locales ?
Dans combien de villes il n’y a aucun cours d’espéranto ?
Que font les autres pays ?

Voilà quelques questions que je me pose !

MoutOp (User's profile) January 1, 2013, 8:48:36 PM

Réponse à laquelle, je crois, on s'attendait. La pétition a permis de mobiliser et de parler de l'espéranto. La réponse institutionnelle ne sera pas différente, sauf à changer clairement d'institutions, et surtout, de gens qui les portent.

Altebrilas (User's profile) January 1, 2013, 9:55:18 PM

jeanmartin:
Où sont les demandes des candidats, les 30000 signatures de la pétition pour l’espéranto au BAC ne sont pas significatif d’une grande demande.
Combien de personnes connaissent l’existence de l’espéranto en France ?
Combien de personnes ont une idée positive et connaissent ses possibilités ?
Combien y a-t-il de cours et étudiants actuellement en France dans le cadre d’activités péri-éducatives locales ?
Dans combien de villes il n’y a aucun cours d’espéranto ?
Que font les autres pays ?

Voilà quelques questions que je me pose !
C'est à nous d'enquêter. 30000 signatures, ça fait une personne sur 20000 en France. Ça donne un repère pour la prochaine fois, comme ça on pourra savoir si on avance ou si on recule. Avec les listes EDE, on avait à peu près les mêmes chiffres. Cela donne une idée de la proportion de sympathisants mobilisables (au moins pour une signature).

L'espéranto, beaucoup n'en ont jamais entendu parler.
Beaucoup le croient mort, soit au début du XXe siècle, soit depuis la dernière fois qu'ils ont vu un espérantiste s'activer dans leur coin et disparaître ensuite.

Pour ce qui est d'en avoir une bonne idée, les uns pensent que ça serait une bonne idée, mais que ça n'a aucune chance, que c'est plié, que c'est déjà l'anglais (sans aller y regarder de plus près pour savoir de quel niveau d'anglais il s'agit), et les autres pensent que ça pourrait peut-être marcher, mais que ça ferait de l'ombre au français, à l'anglais aux traducteurs ou à je ne sais qui, et qu'il vaudrait mieux à cause de cela en parler le moins possible.

Pour ce qui est du nombre de cours, ça dépend de la demande et de la disponibilité, de la compétence et du pouvoir de conviction des espérantistes locaux.

jeanmartin (User's profile) January 3, 2013, 10:49:13 PM

Altebrilas:
C'est à nous d'enquêter. 30000 signatures, ça fait une personne sur 20000 en France. Ça donne un repère pour la prochaine fois, comme ça on pourra savoir si on avance ou si on recule. Avec les listes EDE, on avait à peu près les mêmes chiffres. Cela donne une idée de la proportion de sympathisants mobilisables (au moins pour une signature).

L'espéranto, beaucoup n'en ont jamais entendu parler.
Beaucoup le croient mort, soit au début du XXe siècle, soit depuis la dernière fois qu'ils ont vu un espérantiste s'activer dans leur coin et disparaître ensuite.

Pour ce qui est d'en avoir une bonne idée, les uns pensent que ça serait une bonne idée, mais que ça n'a aucune chance, que c'est plié, que c'est déjà l'anglais (sans aller y regarder de plus près pour savoir de quel niveau d'anglais il s'agit), et les autres pensent que ça pourrait peut-être marcher, mais que ça ferait de l'ombre au français, à l'anglais aux traducteurs ou à je ne sais qui, et qu'il vaudrait mieux à cause de cela en parler le moins possible.

Pour ce qui est du nombre de cours, ça dépend de la demande et de la disponibilité, de la compétence et du pouvoir de conviction des espérantistes locaux.
Merci pour vos réponses.
L'Avenir de l'Espéranto ne dépend donc que des espérantistes!

foggy67 (User's profile) January 4, 2013, 2:32:24 PM

Bonjour,
L'Espéranto ne trouve pas de reconnaissance au niveau des institutions officielles qui ont un réel poids dans la marche d'une nation (gouvernement, ministères), parce que tout simplement l'élite dirigente n'en veut pas.
Pour maintenir son pouvoir et sa domination sur les masses, cette élite a besoin de cloisonner l'information par la barrière des langues et cibler sa diffusion en contrôlant les médias officiels (TV, médias, etc...).
L'Esperanto pour tous enseigné par l'Education Nationale permettrait au x masses de communiquer directement entre elles par delà les frontières et ce, sans le le truchement et le filtre des canau x d'information contrôlés. Ainsi, elles prendraient conscience que la réalité de ceraines choses (économie, actualités, vie des populations exploitées par le système, etc...) n'est pas du tout celle véhiculée officillement par les médias sous contrôle. La conséquence serait une méfiance totale des masses envers leur dirigents, qui verraient ainsi leur pouvoir et leur crédbilité remis en cause...

Cette élite applique une réelle volonté de concentration des pouvoirs dans tous les domaines, dont la langue dominante (l'anglais) est une des facettes les plus visibles. Cette concentration se manifeste aussi dans l'argent (l'euro a remplacé plusieurs dizaines de monnaies nationales), l'économie (les grandes entreprises détenues par le capital bancaire absorbent les petites entreprises familiales), la géographie (abolition progressive des frontières, avec la suppression programmée des nations).

Pour toutes ces raisons, dont je n'ai cité que la partie la plus visible, il ne faut pas s'attendre à une reconnaissance officielle et massive des différents gouvernements et institutions dirigentes.
Si l'Esperanto poursuit sa (trop lente) progression parmi les diverses populations, c'est grâce à ses qualités intrinsèques reconnues par chaque personne qui a pris la peine de l'apprendre.
Peut-être qu'un jour sa diffusion aura atteint une masse critique, qui rendra son adoption inévitable car les gouvernement et les institutions auront été mis devant le fait accompli...

Altebrilas (User's profile) January 4, 2013, 5:54:54 PM

Nous sommes d'accord que l'élite ne veut pas de l'espéranto. Aussi, tout ce que nous pouvons faire actuellement c'est mettre en lumière ses contradictions.

Au niveau de l'Europe, sur la façon dont a été "adopté" l'anglais par le fait accompli, sans débat démocratique. Il y a eu la même chose pour la monnaie unique et le traité constitutionnel. Des textes abscons et un déni de démocratie lorsqu'il y avait référendum. Sur le "multilinguisme" qui est plus une posture qu'une réelle volonté politique.

Au niveau de l'anglais, sur la confusion volontairement entretenue sur les niveaux exigés (ce qui obligerait à en tirer les conséquences). Et sur la culture, qui peut être plus un obstacle qu'autre chose lorsqu'elle n'est pas partagée, surtout quand les interlocuteurs n'en n'ont pas conscience. Et sur sa neutralité, lorsqu'elle est partagée (la culture du plus fort?).

Au niveau français, l'échec du combat d'arrière garde pour l'hégémonie linguistique du français (qui profite surtout à l'hégémonie linguistique et très peu au français). La France serait plus avisée de se faire le champion de la défense des cultures. La supériorité d'une civilisation se mesure à sa capacité à reconnaître, respecter et apprécier les autres civilisations.

Aleks_75 (User's profile) January 6, 2013, 11:03:16 PM

Altebrilas:
Au niveau français, l'échec du combat d'arrière garde pour l'hégémonie linguistique du français (qui profite surtout à l'hégémonie linguistique et très peu au français).
+1
Bien dit, Altebrilas ! Belle formule.

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