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La langue anglaise, construit-elle une manière de penser différente de la langue française ?

dari Francestral, 17 Juni 2013

Pesan: 32

Bahasa: Français

Tjeri (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 11.13.40

une pente fatale où on commence à dire que telle ou telle langue est mieux qu'une autre
Je ne vois pas en quoi mon assertion me place en haut de cette pente....
Je veux simplement dire qu'en écrivant une thèse dans une langue qui n'est pas la mienne, je suis obligé d'exprimer mes idées d'une façon qui n'est pas celle de la langue qui me les a fait concevoir. C'est un handicap, même si je parle couramment cette langue.

kefga_x (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 12.14.01

Tjeri:
une pente fatale où on commence à dire que telle ou telle langue est mieux qu'une autre
Je ne vois pas en quoi mon assertion me place en haut de cette pente....
Je veux simplement dire qu'en écrivant une thèse dans une langue qui n'est pas la mienne, je suis obligé d'exprimer mes idées d'une façon qui n'est pas celle de la langue qui me les a fait concevoir. C'est un handicap, même si je parle couramment cette langue.
Là je suis plus ou moins d'accord avec vous. ridulo.gif

Cependant il faut préciser quand on s'arrête. Même sans appeler aux immigrés il y a des gens en France dont leur langue maternelle n'est pas le français. Est-ce qu'on permettrait des thèses en breton ou occitan ou même basque ? Si non, qu'est que la différence pour un Breton entre le français et l'anglais ?

Il faut dire que maintenant c'est beaucoup moins pertinent vue que presque tous les habitants de la France aujourd'hui n'a que le français comme langue maternelle, mais c'est une question intéressant qui concerne le sujet.

Ossian27 (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 12.26.19

Je ne pense pas que ce soit une question d'intelligence. Ce n'est pas la même affirmation que de dire que telle ou telle langue conçoit le monde différemment de telle autre, et de dire que tel ou tel groupe linguistique est moins intelligent parce qu'il conçoit le monde ainsi.

C'est vrai que la langue façonne sa manière de concevoir la réalité et de distinguer ce qui est important de ce qui ne l'est pas. Exemple toute bête : en français, il y a un mot pour chaque article d'habillement que l'on porte en haut de la taille. Il y a des polos, des chemise, des chemisiers, des camisoles, des chandails, des gilets, des t-shirt, et j'en passe et des meilleurs.

En anglais, bien que ce soit possible de spécifier lorsque c'est nécessaire, on voit ça comme inutile la plupart du temps, et tous ces articles ne sont que des « shirts », un point c'est tout. Si je porte un polo, en français il faut absolument spécifier que c'est un polo. On ne saurait l'appeler une chemise. En anglais, je peux très bien parler de mon « shirt » que ce soit un polo, une chemise, un t-shirt, etc.

C'est souvent comme ça. La langue française spécifie alors que l'anglais se contente d'un terme générique.

De plus, toutes les langues naturelles sont intrinsèquement liées aux cultures dont elles sont issues. Quand on adopte la langue d'un autre peuple, on adopte aussi ses sensibilités culturelles, ses idiosyncrasies, etc. qu'elles soient ou non positives.

Tout ça n'est pas pour dire que la culture française est meilleure ou moins bonne que la culture anglaise, mais ce sont tout de même deux cultures distinctes qu'il faudrait préserver chacune.

Tjeri (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 15.14.00

Est-ce qu'on permettrait des thèses en breton ou occitan ou même basque ? Si non, qu'est que la différence pour un Breton entre le français et l'anglais ?
Je suppose que le problème que vous soulignez concerne les bretons (ou autres) de langue maternelle bretonne. Ils sont,hélas, très peu nombreux. Mais pour eux le problème est en effet le même, qu'il s'agisse du français ou de l'anglais.
la rédaction de thèse en basque doit sans doute être possible à Bilbao à l' Euskal Herriko Unibertsitatea

Francestral (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 15.42.19

Ossian27:C'est vrai que la langue façonne sa manière de concevoir la réalité et de distinguer ce qui est important de ce qui ne l'est pas. Exemple toute bête : en français, il y a un mot pour chaque article d'habillement que l'on porte en haut de la taille. Il y a des polos, des chemise, des chemisiers, des camisoles, des chandails, des gilets, des t-shirt, et j'en passe et des meilleurs.

En anglais, bien que ce soit possible de spécifier lorsque c'est nécessaire, on voit ça comme inutile la plupart du temps, et tous ces articles ne sont que des « shirts », un point c'est tout. Si je porte un polo, en français il faut absolument spécifier que c'est un polo. On ne saurait l'appeler une chemise. En anglais, je peux très bien parler de mon « shirt » que ce soit un polo, une chemise, un t-shirt, etc.
En français, le terme générique est "chemise" (au sens large). Par exemple, un polo est bien une chemise. Cependant, je reconnais que dans la vie de tous les jours, quand j'entends "chemise", c'est toujours au sens strict. Effectivement, une chemise au sens strict ne peut être un polo.

Mais quelles sont les conséquences ? Les francophones, se rappellent-ils mieux des types de chemises (au sens large) portées par les gens ? Se demandent-ils plus souvent quelle catégorie de chemise (au sens large) porter ? Accordent-ils plus d'importance aux habits pour la crédibilité d'une personne ?

COUARAIL (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 17.52.16

Francestral:
En français, le terme générique est "chemise" (au sens large). Par exemple, un polo est bien une chemise. Cependant, je reconnais que dans la vie de tous les jours, quand j'entends "chemise", c'est toujours au sens strict. Effectivement, une chemise au sens strict ne peut être un polo.
Ce n'est pas très important, mais le terme générique pour les vêtements qui se portent au-dessus de la taille est : un haut, des hauts. Chemise ne comprend que les vêtements légers, on ne peut pas dire une chemise pour un pull, un chandail, un gilet, un débardeur etc.
haut
nom masculin
1. partie la plus élevée, la plus haute de qqch, le haut d'un arbre
2. taille, hauteur, un mur de cinq mètres de haut
3. vêtement qui couvre la partie supérieure du corps, acheter un haut

Francestral (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 18.18.12

COUARAIL:Chemise ne comprend que les vêtements légers
Contre-exemple : chemise de mailles lango.gif

COUARAIL:on ne peut pas dire une chemise pour un pull, un chandail, un gilet, un débardeur etc.
Je pense que si.

TLFi :
I.− [La chemise est un vêtement]
A.− Partie de l'habillement d'homme et de femme couvrant le buste et les bras, généralement porté sur la peau.
B.− Spécialement
1. [En tant que vêtement d'homme] Pièce du vêtement masculin en tissu léger, souvent porté à même le corps, couvrant le torse, à manches généralement longues, comportant un col et se fermant ordinairement par-devant au moyen de boutons
2. [En tant que vêtement d'homme et de femme]
− Chemise de nuit. Vêtement de nuit d'un seul tenant, souvent ample, couvrant le torse et les jambes, porté actuellement surtout par les femmes.
− Chemise américaine. Sous-vêtement de tricot à manches longues ou courtes.

Le sens I.A. est la chemise au sens large.

COUARAIL (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 18.59.08

Partie de l'habillement d'homme et de femme couvrant le buste et les bras, généralement porté sur la peau.
Un pull ne se porte pas à même la peau, ça pique. Alors pour le confort et l'hygiène, (car en plus la laine c'est fragile, on ne peut pas la laver trop souvent) on porte dessous des chemises souvent faites de coton ou de polyamide ou un mélange des deux. On les appelle aussi des maillots de corps ou de peau. ridulo.gif
Je ne connais pas les chemises de mailles, seulement les cottes de mailles.

robbkvasnak (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 19.57.28

J’étais élevé bilingue : allemand et anglais (américain). Souvent je me suis demandé pourquoi je semble avoir une personnalité différente en allemand et en anglais. D’abord je me suis adressé à la thèse Sapir-Whorf (Franz Sapir et Benjamin Lee Whorf) selon laquelle les structures des langues produisent des formes différentes de la pensée. Et oui ! Les recherches ont montré que c’est vrai ! Par exemple, les sino-phones imaginent le déroulement du temps en vertical (shang yue – le mois passé mais en chinois « le mois d’en haut » contre xia yue – le mois prochain, « le mois en bas ») pendant que les « euro-phones » imaginent le déroulement du temps comme un train qui passe devant les yeux. Les espagnols imaginent qu’une clé (la llave) a une forme féminine pendant que les allemands attribuent des qualités masculines à la clé (der Schlüssel).
Mais c’était Bakhtin qui m’a donné l’idée d’audience. Alors on adapte ses paroles à ceux que l’on adresse les paroles. Alors quand on parle anglais, on voit les « English » (ou les ricains) devant soi. En français ce sont plutôt les hexagonaux. Ou dans le cas des québécois c’est la petite communauté francophone au Canada.
Pour moi ces deux idées ont une certaine validité. (A vous de me demander qui constitue mon audience dans les langues que je parle – hein !)

Altebrilas (Tunjukkan profil) 18 Juni 2013 21.39.02

La façon dont les langues influencent notre pensée? Je vois cela comme un phénomène analogue à ces formulaires qu'il faut remplir, avec leur liste de questions et de réponses possibles, et qui varient d'une administration à une autre.

Par exemple, la liste des réponses possibles à la question "profession", lorsque cette liste est femée, nous oblige à nous plier à la manière de penser du bureaucrate ayant conçu le formulaire. Pour peu que nous ayons souvent à remplir des formulaires identiques, nous prenons le pli et nous nous posons automatiquement ces questions pour éviter de perdre du temps à rechercher toujours les mêmes réponses (cf. déclarations d'impôts).

Suivant les langues, on se posera des questions que l'on peut éviter de se poser dans d'autres, comme:
- la relation précise entre un objet et celui qui le détermine
- l'action effectuée pour obtenir un résultat
- le rapport hiérarchique entre les interlocuteurs
- le fait qu'une action soit répétée ou habituelle, ou non
- etc.
et à chaque fois que nous hésitons entre deux mots à employer, parce qu'il n'y en a qu'un dans notre langue, ce mécanisme se met en oeuvre pour influencer notre pensée.

Les espérantistes disposent d'un observatoire privilégié pour observer ces phénomènes, puisqu'ils peuvent débattre de leurs langues respectives dans une langue neutre dans laquelle ils éprouvent un sentiment de sécurité.

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