Al la enhavo

Quelle est la réaction des gens face à la langue et comment les convaincre ?

de SuperMarc92, 2008-decembro-24

Mesaĝoj: 138

Lingvo: Français

jan aleksan (Montri la profilon) 2009-marto-10 10:24:20

erikano:
Mutusen:Attention quand même, j'ai un peu peur que ça fasse passer les espérantistes pour une bande d'allumés. malgajo.gif
... Je ne crois pas.
Car c'est avant tout l'IGNORANCE TOTALE de la possibilité même de l'Esperanto (de son efficacité, de sa facilité - et de son existence désormais active et effective sur Internet -) qui domine trés trés trés largement en france, jusqu'ici, dans l'immense majorité de la population.

Donc, le premier impact recherché, c'est déjà de susciter un temps soit peu de "curiosité".

Et puis d'ailleurs, sinon, ça pourrait aussi être positif, au pire :
N'oublie pas que les êtres "allumés", pour beaucoup de gens, c'est plus intéressant que des gens simplement "sérieux et raisonnables" !! lango.gif lango.gif
Je crois que ce que Mutusen a voulu évoquer, c'est le caractère contre-productif de certaines initiatives. Si on adopte un ton agressif envers l'anglais, les gens vont devenir hostiles envers l'esperanto (parce que les gens ont tendance à ne pas aimer ce qu'il ne connaissent pas). Maintenant, il semble que l'opinion publique par rapport à l'esperanto est entre le "plutôt favorable", le "neutre" et le "plutôt défavorable". Il vaut mieux ne pas empirer la situation.

Surtout que chaque esperantiste qui choisi de s'exprimer le fait au nom de tous les espérantistes.

Un truc sympa, ce serait un petite fleche autocollé montrant chaque anglicisme que l'on trouve sur les affichages, avec un texte du style "tiens, un mot en anglais!". ça montrerait à qu'elle point est est "envahi" par la culture anglo-saxonne.

ridulo.gif,

erikano (Montri la profilon) 2009-marto-10 12:18:22

jan aleksan: Je crois que ce que Mutusen a voulu évoquer, c'est le caractère contre-productif de certaines initiatives.
jan aleksan: ... Un truc sympa, ce serait un petite fleche autocollé montrant chaque anglicisme que l'on trouve sur les affichages, avec un texte du style "tiens, un mot en anglais!". ça montrerait à qu'elle point est est "envahi" par la culture anglo-saxonne.
Désolé d'être un peu crû, mais :

Vous êtes des gentils ! ( rideto.gif )

Par contre, j'ai l'impression que vous n'avez jamais été des militants actifs d'un mouvement proprement politique, ni des publicitaires verreux ( rideto.gif ??).

J'ai fait un peu des deux (politique, communication sans tabou), et je suis trés convaincu que ces démarches impliquent en pratique une forme "d'aggressivité", mais uniquement sur un plan symbolique rassurez-vous. (notamment : l'effet de répétition reste l'effet n°1 de la communication de masse, quoi qu'on en dise. L'effet "humour" est par ailleurs un ressort trés efficace pour l'auto-propagation, etc.)

Ce qu'il faut, c'est être "rusé".

(par exemple, souligner, comme sur mon affiche que défendre l'Esperanto en tant que langue véhiculaire, respecte mieux l'anglais et la culture anglophone que le "GLOBISH" international actuel... d'où le "Arrétez de massacrer l'Anglais")

jan aleksan:Si on adopte un ton agressif envers l'anglais, les gens vont devenir hostiles envers l'esperanto (parce que les gens ont tendance à ne pas aimer ce qu'il ne connaissent pas). .
SI personne ne leur démontre les aberrations, la discrimination, les violents effets de "provincialisation" (pour tous les chercheurs, les créateurs culturels, les acteurs économiques non anglophones) impliquée par la domination écrasante actuelle de l'anglais comme langue véhiculaire, il ne risquent effectivement pas de faire autre chose que de continuer à penser que :
"L'anglais c'est la langue international et c'est bien comme ça".

Or, dans ce cas, l'intérêt de l'Esperanto se limite à un sympathique "jeu par Internet" ou à un "Club de rencontre international".

jan aleksan:Surtout que chaque esperantiste qui choisi de s'exprimer le fait au nom de tous les espérantistes.
Si ce dernier intérêt vous convient et vous suffit(l'Esperanto est juste un jeu ou un club) :

Alors il suffit de vous définir comme "ESPERANTOPHONES", plutôt que comme "ESPERANTISTES" (qui suppose une forme de militantisme "politique", plus ou moins doux ou acharné, selon le tempérament de chacun !! )

Ce qui est tout à fait honorable et digne de respect, mais n'est pas tout à fait la même chose, non ?

erikano (Montri la profilon) 2009-marto-10 12:32:09

jan aleksan: Maintenant, il semble que l'opinion publique par rapport à l'esperanto est entre le "plutôt favorable", le "neutre" et le "plutôt défavorable". Il vaut mieux ne pas empirer la situation.
Là, je crains que tu ne soit un peu exagérément optimiste...

Il me semble que les opinions des masses (ignorantes) vis-à-vis de l'Esperanto oscillent plutôt entre :

- "pourquoi ça a échoué l'Esperanto ? ; personne ne le parle ; ça ne marche pas comme ça devrait ; c'est bien la preuve que ça ne peut pas marcher une langue "artificielle"; l'anglais ça suffit largement, pourquoi l'Esperanto; etc..."

- " C'est quoi ça ? Qu'est-ce que c'est au juste ? C'est une langue, non ?" (C'est àdire plutôt une absence d'opinion qu'une opinion favorable"

Là encore, tu es victime de l'"effet de loupe", car tu dois rencontrer assez souvent des gens qui ont au moins une première couche d'information sur l'Esperanto, par l'intérmédiaire des cours.

L'immense majorité de la population ignorent tout simplement jusqu'à l'existance effective de la langue (en tant que langue réellement parlé - au delà d'une langue "expérimentale", etc.)

D'où le raisonnement de "susciter la curiosité", par un peu n'importe quels affiches...

Si tu préfère le moins du moins "agressif", je recommande alors la démarche que j'ai observé à STRASBOURG :

- Un simple collage d'affiche du type " COURS D'ESPERANTO GRATUITS, dans votre ville " !!!

C'est aussi trés bien, et ça peut avoir un impact BIEN AU DELA de ceux qui VIENDRONT effectivement au cours :

Pour moi, c'est un des éléments qui a révéillé ma curiosité l'année dernière - avec l'ouverture de la visite en bateaux-mouches en Esperanto (à Strabourg également).
Certes j'avais déjà des informations sur la langue depuis 10 ans. Mais j'en était resté à la "sympathie" sans participation (ceci dit, j'avais été cherché les informations moi-même sur Internet, notamment par militantisme linguistique en faveur de l'enseignement d'autres langues que l'anglais : Alsacien, Allemand, Italien, etc...)

L'essentiel c'est DE COMMUNIQUER, notamment au delà de l'Internet, c'est à dire : AVEC DES AFFICHES, DANS LES VILLES.

erikano (Montri la profilon) 2009-marto-10 13:23:33

P.S. :

Jan : Je crois avoir deviné le ressort de ta relative "indulgence" vis à vis de l'anglophonie dominante : EN fait, tu maitrise TRES BIEN l'anglais !! rido.gif

Du coup : réalises-tu bien (peut-être que oui) que 99 % des terriens non-anglophones natifs resteront toujours trés "discriminés" dans un tas de domaines par rapport aux anglophones natifs, tant que l'anglais sera la langue "préférentielle" des échanges internationaux (et qu'elle ne sera pas devenue - Jupiter, préserve-nous en ! - la langue scolaire pour tous, à 100%, pour toutes les matières, partout...) ?

Deux exemples, tout frais, tirés de mes lectures liées à mes travaux en sciences humaines :

"Déplorer que les publications des (chercheurs universitaires) français soient moins visibles au niveau international que les publications anglaises ou américaines n'est pas honnête. Nous sommes dans un contexte de domination culturelle où (...) ce qui se dit ou s'écrit en anglais est systématiquement surévalué et s'impose à une bonne partie du monde (...)"

(Alexandre Dupeyrix, Philosophe et Germaniste, Université de Paris-Sorbonne / Tribune publiée dans le monde en février 2008, dans le cadre du mouvement de grève des enseignants-chercheurs)

(Lors du forum Urbain Mondial 2008 à Nankin, en Chine...)" Le Stand de l'Association des maires Francophones a servi de base de repli pour les représentants des pays africcains francophones, désorientés et amers devant l'abandon général du français dans les séances officilles et l'absence de traduction simultanée dans les ateliers (...). à Nankin, sauf erreur, seul l'atelier organisé par l'AMGVF (Association des Maires des Grandes Villes Francophones) a permis au francophones de s'exprimer sans handicap."

(Marcel BELLIOT, délégué général de la Fédération Nationale des Agences d'Urbanismes / dans la Revue URBANISME, n°364, janv-fév.2009)

ça fait réfléchir sur l'intérêt d'être ou non un "militant", non ?

erikano (Montri la profilon) 2009-marto-10 13:31:18

Voici tout de même une idée "gentille" de ma part, pour populariser sans "agresser" :

Pourquoi ne pas organisé des "Cafés Esperanto" dans les villes ?
Est-ce que ça se fait déjà ?

ça voudrait dire : se donner des rendez-vous à date fixe (genre une fois par mois), dans un bistrot, ouvert à tous ceux qui, dans une même ville ou département, parlent, s'intéressent un tout petit peu ou s'initient à l'Esperanto par Internet.

Sans l'aspect formel (et militant...)du "Club", ni l'aspect rigoureux et didactique du "Cours".

Je vais en proposer un dans le quart Nord-Est de Paris, où j'habite... J'ai déjà reçu quelques contacts qui pourraient permettre de démarrer.

J'en reparlerai dans les forums si ça marche...

jan aleksan (Montri la profilon) 2009-marto-10 13:59:57

Erikano,

Il a trop de matière, et je ne crois pas pouvoir répondre à tout.

- D'abord je crois sincèrement que l'opinion publique peut changer très rapidement par rapport à l'espéranto, et c'est justement par rapport à ce que tu dit: les gens ont une vision très imparfaite de la situation. Il faut donc leur donner beaucoup d'informations pour qu'ils comprennent l'enjeu. Donc, une action du type (je prend un extrême): "l'anglais c'est nul, apprenez l'esperanto" aura un effet contre-productif. Maintenant, y a le fond, et la forme.

L'important, c'est donc de susciter un intérêt, ou un malaise par rapport à la situation actuelle, pour que les gens choisissent de s'informer. Mais un tract ou une pub ne pourra pas convaincre correctement et/ou complètement les gens, car il faut véhiculer beaucoup d'informations.

- Il est important de rappeler que le mouvement esperantiste n'est en principe pas un mouvement politique, comme l'a confirmé certaines communications. Il existe cependant un parti: l'EDE, dont l'objectif est de favoriser la promotion de l'esperanto.

- je n'ai pas dit que l'affichage était proscrit, au contraire. Il faut seulement être vigilant sur la manière.

- Enfin, c'est vrai que je maitrise l'anglais, en restant modeste, suffisamment pour mon travail. Je lit des articles scientifiques en anglais, j'ai des collègues non-francophones (dont une américaine) et j'ai déjà participé à des séminaires ou la maîtrise de l'anglais était la règle. C'est justement pour cette raison que je constate tout les jours ces inégalités auquel tu fais référence. Car malgré le fait que je me débrouille, je constate ce qui me reste encore à apprendre pour être "parfait bilingue", et c'est abyssal... Je constate à quel point j'ai de la chance de savoir ce que je sais, car sans ça je ne pourrais pas travailler correctement. Pourtant, mon travail n'a rien a voir avec la linguistique, la literature ou des trucs de ce genre.

Donc, même les ingénieurs, les pur matheux, qui exècrent les langues, qui ont choisis leurs filières justement pour ça, aujourd'hui ils ne pourront pas si soustraire.

Cependant, nous francophones, ne nous plaignons pas de trop, car on a profité et on profite encore d'une situation similaire à ce que connait l'anglais actuellement. Je trouve malgré tout que la perte d'influence du français dans le monde est une bonne chose, car c'était en partie le résultat du colonialisme. Maintenant, on peut trouver regrettable que ce phénomène ne s'accompagne pas d'un retour au langue locales, mais plutôt à un renforcement de l'anglais...

Donc Erikano, sur les grandes lignes, nous sommes d'accord ^^

Tucky (Montri la profilon) 2009-marto-10 16:32:59

erikano:

Pourquoi ne pas organisé des "Cafés Esperanto" dans les villes ?
Est-ce que ça se fait déjà ?
comme ça ?

jan aleksan (Montri la profilon) 2009-marto-10 16:41:02

Tucky:
erikano:

Pourquoi ne pas organisé des "Cafés Esperanto" dans les villes ?
Est-ce que ça se fait déjà ?
comme ça ?
A vienne, il y a un exemple de rencontre dans un café (à voir dans le forum en Allemand)

IREN (Montri la profilon) 2009-marto-10 20:41:37

Ce matin, en écoutant radio bleue Lorraine, j'ai entendu, pendant cinq minutes, le speaker avec un espérantiste présenter la langue et faire savoir qu'un stage aurait lieu à patir du 16 mars à Nilvange (près de Thionville).

haluskoj (Montri la profilon) 2009-marto-11 10:52:21

Je crois qu'il faut jour sur plusieurs tableaux en même temps :

- niveau local : comme vous le préconisez avec affichage, cafés-esperanto; c'est bien qu'il y ait déjà des municipalités sensibilisées (Strasbourg, Montpellier)...

- niveau national : créer un groupe de pression avec des personalités "pipoles", pour importer le débat dans les médias et surtout à la télé. Si tu n'es pas sur un plateau de nos jours, tu n'existes pas...
Il faudrait aussi du mécénat, sans argent on n'arrive à pas grand chose.

- niveau international culturel : campagne un peu vive (mais pas agressive) contre l'Eurovision et autres rencontres tout-anglais. Il faut envahir Youtube, Facebook et les autres avec des contre-concours ...

- niveau international commercial : il faudrait créer une plateforme de soutien logistique aux commerces souhaitant créer des pages en espéranto. Je m'explique en deux mots, en tant que "biznessman" lango.gif : La traduction d'environ 60 % de mon site (ce n'est pas fini et le reste est remis à l'an prochain) m'a demandé deux mois à temps plein de traduction, à l'automne. Je précise donc que je n'ai rien fait d'autre, C'est un investissement colossal, puisque, je ne vous apprends rien, le temps c'est de l'argent. J'ai remis à plus tard des tâches que j'aurais dû accomplir à ce moment-là.
En bon économiste amateur, j'affirme que l'offre et la demande sont liées, mais que souvent en l'espèce, l'offre crée la demande.
Imaginons un entrepreneur vaguement intéressé par l'espéranto, s'il n'a pas un support logistique pour le soutenir dans son acte courageux, il va vite renoncer. Et s'il n'y a pas de site en espéranto, ça n'encourage pas les gens à s'y mettre. C'est l'évidence.

Reen al la supro