Messaggi: 70
Lingua: Français
Filu (Mostra il profilo) 23 maggio 2009 15:11:13
petit a : le_chaz, relis attentivement mon message. Si arrivé à la fin, tu perçois encore de la naïveté, tu ne l'as assurément pas compris et tu me prêtes des volontés de conclusions que je n'ai jamais exprimées. Recommence ta lecture jusqu'à ce que tu perçoive qu'il n'y a pas de naïveté dans mon message, simplement une information qui ne prétend pas offrir de graves conclusions, ni exprimer les réelles volontés d'actions politiques de Chirac par rapport à l'espéranto.
petit b : je me fout passablement de la politique française, ne la connaît pas énormément et ne désire pas non plus la connaître en détail. Ce n'est pas mon pays et je ne vote pas à vos élections. Je n'ai pas envie de débattre sur ce sujet que je connais mal et me suis donc contenté d'y apporter la minuscule information que j'en connaissais. Cette lettre existe, point. Que tu l'aimes ou non, que tu lui fasses confiance ou non, elle existe et elle est une preuve qu'il n'y a pas, au moins de la part de celui qui l'a signé, d'hostilité ouverte face à l'espéranto. Un individu hostile à cette langue eût au mieux conservé le silence, et au pis eût établi des mesures effectives dans lesquelles l'espérento eût été ouvertement dénigré et son essort contenu par la force.
Un exemple : j'ai de la sympathie pour les enfants qui n'ont pas suffisamment à manger. Par contre, je dois aussi nourrir les deux miens et songe à l'adoption pour un troisième. En conséquence, je n'aide pas les autres. Sera-ce naïveté des gens de croire à l'expression de ma sympathie vis-à-vis des enfants sous-alimentés, attendu que mes gestes ne sont pas là pour la démontrer? Je ne crois pas que les politiciens l'ont facile, qu'ils soient du centre ou d'une ou l'autre extrême. Bien sûr les gens sont en droit d'attendre le ciel, mais ces leaders demeurent humains et ne peuvent tout accomplir.
petit c à l'intention de ceux qui se croient permis à la condescendance : vous me faites grincer des dents.
crescence (Mostra il profilo) 24 maggio 2009 13:45:28
Filu:Je ne pense pas que le-chaz vous ait insulté en écrivant "Quelle naïveté consternante !". Sans doute, voulait-il dire qu'il est naïf de croire à la parole d'un homme politique en campagne !
Va donc ch...,c...!
Votre réponse est peut-être habituelle dans votre pays et peut-être ne choque-t-elle pas, mais en France c'est une insulte plutôt violente.
IREN (Mostra il profilo) 24 maggio 2009 14:23:53
Et au Canada, qu'en est-il ?
crescence (Mostra il profilo) 24 maggio 2009 15:09:17
IREN:D'après ce que j'ai lu sur le net, le gouvernement français autoriserait tous les chefs d'établissement à enseigner l'espéranto dans les écoles aux élèves qui seraient intéressés. Il ne manque que les volontaires !Oui, mais en dehors des horaires scolaires... sans option possible au baccalauréat, et enseignement non rémunéré par l'Education nationale !
crescence (Mostra il profilo) 24 maggio 2009 19:10:19
"L'espéranto promène avec lui à son tour son impérialisme, et se croit, par le truchement d'une culture, que nous appelons, nous, l'absence de culture, n'y ayant de culture que celle des nations. L'espéranto est malheureusement appuyé par des sociétés internationales qui poursuivent une idéologie choquante pour qui a cure encore de la civilisation. Il ne voudrait rien de moins que superposer un européanisme assez obscur, mais nocif néanmoins à l'esprit particulier des nations, tel que l'ont fait pourtant l'histoire, la race, les moeurs. Aussi ne peut-on travailler à sa propagande tant qu'il ne sera pas dépouillé de toute prétention intellectuelle, quelle qu'elle soit. Il est dangereux s'il mène avec lui une politique, surtout à demi dissimulée. Car cette politique est un impérialisme, le plus absurde de tous, et qui deviendrait, le cas échéant, le plus tyrannique, le plus atroce. L'égoïsme national est un sentiment naturel et sain. Au contraire, l'impérialisme d'une idéologie ne connaît plus d'humanité ; il participe de cette fureur rationaliste et abstraite qui devient, on l'a vu, si aisément criminelle. L'espéranto traîne souvent à sa suite, déclarée ou cachée, toute une rêverie marxiste ou pacifiste dont la noblesse n'empêchera jamais la simplesse, voire la brutalité."
Si j'ai bien compris l'espéranto apparaissait aux yeux des Français nationalistes de l'après-guerre, comme un vecteur du communisme.
Qu'en est-il aujourd'hui ? L'espéranto est-il / paraît-il un instrument communiste et/ou pacifiste ? Si oui, cela peut-il être un frein à son développement ?
Filu (Mostra il profilo) 24 maggio 2009 20:01:10
crescence:Hmmm! Ça semble encore un peu schématique, tout ça... Ça prendrait des enthousiastes prêts à donner beaucoup de temps. Pas facile à trouver en ces temps où les employeurs nous bouffent déjà le plus gros de nos journées.IREN:D'après ce que j'ai lu sur le net, le gouvernement français autoriserait tous les chefs d'établissement à enseigner l'espéranto dans les écoles aux élèves qui seraient intéressés. Il ne manque que les volontaires !Oui, mais en dehors des horaires scolaires... sans option possible au baccalauréat, et enseignement non rémunéré par l'Education nationale !
J'ai lu qu'au Québec (où je ne demeure plus depuis près d'une décennie), le gouvernement a permis l'enseignement de l'espéranto en cours optionnel au secondaire (l'équivalent de vos lycées). Je ne crois cependant pas que beaucoup d'écoles aient choisi de l'offrir (cette idée me vient des expériences des enfants de mes oncles, tantes, cousins, cousines et sœur)...
Quant aux autres provinces et territoires du Canada, je n'ai jamais eu connaissance qu'une telle chose puisse y être possible. Il faut dire que le Québec est la seule province à avoir sa propre association espérantiste, les autres provinces se ralliant à l'association canadienne. Ceci pourrait avoir contribué à cela.
crescence:Votre réponse est peut-être habituelle dans votre pays et peut-être ne choque-t-elle pas, mais en France c'est une insulte plutôt violente.Ça l'est aussi chez-nous, mais la condescendance est elle aussi perçue comme une agression. Quelqu'un s'y risquant ici, surtout d'une façon aussi concise et insinuante, sans autre explication, s'expose à des réponses du genre de celle que j'ai servie.
Filu (Mostra il profilo) 24 maggio 2009 20:13:35
crescence:Qu'en est-il aujourd'hui ? L'espéranto est-il / paraît-il un instrument communiste et/ou pacifiste ?Il est certain que si la paix fait peur, mieux vaut cloîtrer les peuples dans chacun leur idiome : ça décourage le dialogue et ça crée des malentendus. Mais la radio, puis la télévision, puis internet, tout cela aussi contribue au rapprochement des peuples. Ne dit-on pas que les expressions européennes et même québécoises traversent l'Atlantique beaucoup plus rapidement de nos jours qu'il y a même dix ans, à cause d'internet... Nous semblons aller dans la mauvaise direction : le français s'uniformise tranquillement sur la planète. Bientôt, il n'existera plus qu'un seul français... Tragique! Pensez à toutes ces petites gueguerres de clochers qui ne surviendront plus.
crescence (Mostra il profilo) 25 maggio 2009 18:22:07
Filu: Bientôt, il n'existera plus qu'un seul français...Je ne le pense pas. La langue française explose en de nombreux langages : le français de banlieue est bien différent du français courant. Moi qui n'habite pas dans une grande agglomération française, j'avoue que ne comprends pas tous les mots et toutes les expressions de la jeunesse des banlieues. Le français des pays francophones est différent du français métropolitain. Les mots n'ont pas toujours le même sens. Un seul français permettra à tous ces francophones de se comprendre : le français académique. C'est pourquoi c'est le rôle de l'école de maintenir cette langue et de n'en changer un iota. Ce sera la langue-passerelle entre les différentes communautés francophones.
Filu (Mostra il profilo) 25 maggio 2009 19:55:30
crescence:Le français des pays francophones est différent du français métropolitain. Les mots n'ont pas toujours le même sens. Un seul français permettra à tous ces francophones de se comprendre : le français académique. C'est pourquoi c'est le rôle de l'école de maintenir cette langue et de n'en changer un iota. Ce sera la langue-passerelle entre les différentes communautés francophones.Je ne crois pas que le français soit aussi multiforme aujourd'hui qu'il ne l'était il y a même cent ans. Par exemple, la langue que j'utilise, assez distante de celle utilisée à Paris, s'en est néanmoins rapproché comparé à celle qu'utilisaient mes grand-parents. La connaissance du français académique, qui s'universalise dans les pays francophone, agit aussi comme tampon : celui qui le parle bien levant le nez sur le jargon local, il s'est développé au Québec un fort désir de bien connaître le français et de ne pas passer pour un rustique illettré lors de voyages en Europe. Je ne m'en plaint pas, mais je persiste : le français s'uniformise tranquillement! Mais il s'enrichit aussi en incorporant officiellement de savoureuses expressions auparavant très régionalisées. Ainsi, des québécois prennent aujourd'hui conscience de certaines perles de leur parler d'antan, les communiquent (souvent via internet) à des Européens qui parfois les adoptent aussi... Et ça va bien sûr dans les deux sens. Pourquoi pas? Uniformisation ne va pas forcément de pair, dans mon esprit du moins, avec appauvrissement.
Et puis, j'étais aussi un peu cynique dans mon dernier message : je dois avouer ne pas très bien comprendre en quoi l'association de l'espéranto (ou de toute autre chose, en fait) avec le pacifisme serait une raison pour dénigrer la langue de Zamenhoff (ou tout autre chose). Ça me semble donner l'idée que la paix n'est pas un état souhaitable du monde... Je dois être idéaliste, j'imagine (Filou cucul-la-parlii-neu!)
Mais je me suis passablement éloigné du sujet...
crescence (Mostra il profilo) 26 maggio 2009 10:42:34
Filu:je dois avouer ne pas très bien comprendre en quoi l'association de l'espéranto (ou de toute autre chose, en fait) avec le pacifisme serait une raison pour dénigrer la langue de Zamenhoff (ou tout autre chose). Ça me semble donner l'idée que la paix n'est pas un état souhaitable du monde...Dans l'atmosphère de l'entre deux guerres, le pacifisme n'était pas très bien vu. Cela signifiait pactiser avec l'ennemi du moment et passait pour traîtrise. L'assassinat de Jaurès l'illustre bien.
Evidemment, aujourd'hui, la paix mondiale est ardemment souhaitée par de nombreux gouvernements. L'espéranto ne peut plus être dénigrée pour cette raison.
Quant aux nationalismes de l'époque, on peut supposer qu'ils sont pour quelque chose dans le rejet de l'espéranto. A cette époque, l'espéranto pouvait paraître aux yeux des nationalistes un vecteur du communisme.
Ma question était donc la suivante : Les casseroles de l'espérantisme nuiraient-elles à la diffusion de l'espéranto dans les pays capitalistes d'aujourd'hui ? Qu'est-ce qui freine l'enthousiasme des gouvernements d'aujourd'hui ? son idéologie des premiers temps ? Cette idéologie existe-t-elle toujours au sein de la communauté espérantiste ? peut-on ne retenir que l'aspect langue-pont, en balayant l'idéologie primitive de l'espérantisme ?