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Fabcxu (Wasifu wa mtumiaji) 29 Mei 2009 9:46:51 alasiri
il faut bien comprendre qu'Europe Démocratie Espéranto n'est pas un parti espérantiste. Le but n'est pas en soi de promouvoir une langue commune, cela aurait certes un intérêt, mais ce n'est pas une fin en soi. EDE désire construire l'Europe du citoyen. Le siècle qui vient de commencer est celui de tous les défis. La citoyenneté n'est pas une chose abstraite, elle s'incarne dans la vie de tous les jours. Les citoyens auront de plus en plus à peser au travers de leur responsabilité individuelle (en tant que consomm'acteur, en tant qu'actionnaire responsable, aux travers d'associations, d'ONG) pour défendre leurs valeurs et faire entendre leur voix. Les défis à venir sont tels que la société civile doit être partie prenante des changements, être force de proposition. Nos gouvernements, nos députés, la démocratie représentative ne pourront pas tout. On ne peut être aujourd'hui citoyen européen qu'une fois tous les 5 ans, le jour du scrutin. On ne fera pas l'Europe sans les peuples. Les citoyens doivent également pouvoir développer une vision globale du projet et des enjeux européens, qu'ils puissent s'organiser, travailler ensemble. Europe Démocratie Espéranto, contrairement au mouvement espérantiste, ne propose pas l'espéranto comme un fin ou comme un objet linguistique. Notre message n'est pas de dire "apprenez l'espéranto, c'est génial!". EDE propose l'espéranto comme un objet politique, un moyen de faire avancer l'Europe en créant les conditions favorables à l'émergence d'une société civile européenne: l'Europe en a besoin. On n'est bien loin du programme qui n'a pour but que l'introduction d'une langue commune. Nous répondons à une question de fond: comment permettre aux européens de pouvoir communiquer sur un pied d'égalité? Comment permettre l'émergence par les citoyens d'un nouveau modèle de société européenne. Dans nos spots, nous ne passons donc pas notre temps à expliquer ce qu'est l'espéranto, mais à dire ce qu'il apporterait.
Gxis!
erikano (Wasifu wa mtumiaji) 29 Mei 2009 10:22:21 alasiri
Rassures-toi : Moi, je ne les trouve pas si mal ces spots. Et franchement plus réussi que le "retro-doublage" nul de Xavier Bertrand.
ça ne veut pas dire que j'approuve tout. Mais sur l'enjeux principalement "politique" de l'Esperanto, j'ai toujours été d'accord, trés personnellement. En plus, l'anglicisation galopante me donne des boutons, donc c'est aussi un enjeu "géo-culturel" pour moi (éviter la "provincialisation" des régions non anglophones natives)
Ceci dit :
- Je comprends très bien que d'autres s'intéressent uniquement à l'Esperanto pour d'autres raisons (voyages, curiosité, rencontres, culture), et... il en faut bien, sinon l'Esperanto ne "fonctionnerait" pas comme il fonctionne, et alors on serait bien emmerdé pour avoir une aspiration "politique" derrière, je le crains...
- Par ailleurs, c'est pour raisons "stratégique" que je n'aurais pas utilisé le mot "langue commune" (et je crois qu'Haluskoj le "grec", plus haut, à le même raisonnement...?), mais plutôt, par exemple :
"langue pont" ou "langue de communication"...
Parce que l'expression "langue commune" peut effectivement prêter à confusion, et donc faire "peur". Je ne crois pas que ça soit votre but, non ?
Ceci dit, en revoyant les spots, c'est pas bien effrayant quand même, faut être honnête !
Mais faut dire qu'ici (entre au moins "initiés" à l'Esperanto), on a parfois du mal a concevoir les réactions "extérieurs" (de tout ceux qui n'ont aucune notion de comment ç'est fait l'Eo, et que ça s'apprend plus vite et que ça laisse donc plus de temps pour mieux parler mieux le français et l'Italien que si on est "obligé" de parler l'anglais, etc., etc.)
Bref bref, organisons donc un "café Esperanto" en Alsace pour en parler, quelques temps après les élections !
Frankouche (Wasifu wa mtumiaji) 29 Mei 2009 10:41:57 alasiri
Fabcxu:Dans nos spots, nous ne passons donc pas notre temps à expliquer ce qu'est l'espéranto, mais à dire ce qu'il apporterait.Gxis!Je viens de voir le spot "E.D.E.", il est pas mal
Tu n'es pas dedans? Ha si!! je te vois, je te vois Fabcxu, comme candidat de l'est de la France !!
Hmmm, finalement je crois que face aux grosses pointures responsables de la crise financiere, je vais me laisser tenter...
haluskoj (Wasifu wa mtumiaji) 30 Mei 2009 4:11:53 alasiri
Je ne remets pas en question la liste EDE, son programme, sa stratégie. Je suis de tout coeur derrière.
Cependant, s'agissant de l'Europe et de l'espéranto, il faut être extrêmement prudent et peser, soupeser, repeser s'il le faut chaque mot !
L'Europe n'est pas très populaire. Il est habituel, en Grèce, en France ou ailleurs de tout mettre sur le dos de l'Europe. Si vous saviez ce qu'on entend sur l'Europe ici, vous seriez effrayés... En France les propos sont largement édulcorés, ici ils vous pètent à la gueule, car on peut tout dire, y compris sur les chaînes nationales (les immigrés, le lobby juif, etc.). Il n'y acucun garde-fou et d'ailleurs le premier ministre grec se fait traiter de tout, est ridiculisé quotidiennement, chose impensable en République franchouillarde ("Sarko, je te vois", 300 Euros, d'amende !!!).
La majorité des Grecs maudit l'Europe et pourtant ils se sont bien fait arroser de subventions depuis 25 ans. En fait, les citoyens européens sont bien souvent ingrats, plus vous leur donnez des sous et plus ils vous détestent (je ne suis pas psy, mais ça doit s'expliquer...).
Enfin, concernant l'espéranto, inutile de préciser l'ostracisme dont est frappé cette langue par les médias et l'élite dans chacun des pays...
Tout ca pour dire que le message doit être clair, sans ambiguïté.
Et éventuellement adapté à chaque pays si nécessaire. Pourquoi me direz-vous ? Je suis navré de le dire, mais en Grèce, il vaut mieux éviter de dire que Zamenhof était Juif... Par contre, dire que Gandhi soutenait cette langue, ça parle aux Grecs. Le peuple grec est un peuple opprimé, sachez-le, et donc ils n'ont pas le même cerveau qu'un peuple internationaliste (ex-conquérant) comme celui de France.
Dans tous les cas le terme "langue commune" doit être banni.
Frankouche (Wasifu wa mtumiaji) 30 Mei 2009 4:51:51 alasiri
Entre l'idée que l'on se fait de l'Europe, de la France et la réalité, il peut y avoir un monde. Chacun voit midi à sa porte. Souvent, pas plus loin.
Je trouve le message clair, où est l'ambiguité?
Que proposerais tu au lieu de langue "commune"?
Matthieu (Wasifu wa mtumiaji) 30 Mei 2009 5:28:07 alasiri
Après, je ne sais pas ce qui pourrait être mieux… « Langue auxiliaire », peut-être.
Kriegy (Wasifu wa mtumiaji) 30 Mei 2009 10:24:36 alasiri
Fabcxu:EDE propose l'espéranto comme un objet politique, un moyen de faire avancer l'Europe en créant les conditions favorables à l'émergence d'une société civile européenne: l'Europe en a besoin.[...] Dans nos spots, nous ne passons donc pas notre temps à expliquer ce qu'est l'espéranto, mais à dire ce qu'il apporterait.J'avais commencé un long message, mais je l'ai perdu par une mauvaise manipulation. Ayant la flemme de recommencer en entier je fais un résumé.
Pour faire rapide, je pense que EDE s'enfonce dans une logique de petit parti, comme les Verts, en se focalisant sur la question de l'espéranto et en délaissant le reste. Il y aurait pourtant beaucoup de thèmes sur lesquels innover rien qu'en partant de "Europe" et "Démocratie", en particulier un véritable projet européen intégrant l'espéranto comme une « simple » partie au même titre que la proposition d'une armée commune par exemple. Il y aurait la possibilité de bâtir et défendre une alternative au TCE / traité de Lisbonne (qui semble ne pas convenir aux populations européennes), par exemple.
Bref, plein de trucs qui ne se limitent pas l'espéranto, et qui font la différence entre un parti politique et un groupe de pression (= lobby, et j'ai pas trouvé le mot en eo ).
haluskoj (Wasifu wa mtumiaji) 31 Mei 2009 4:36:58 asubuhi
Frankouche:Tu as raison, en France, on n'entend que des propos édulcorés, convenus, sans grandes critiques.Oui et il faut vraiment regarder la télé à l'étranger pour s'en rendre compte. En Grèce, éclate un petit scandale presque tous les jours (violences policières, fraudes commerciales, etc.) et un gros scandale à peu près chaque mois (affaires Siemens et du monastère de Vatopedi qui font vaciller le gouvernement). En France, les 3/4 des scandales sont étouffés ou minorés. Quand je reviens en France et regarde le JT de TF1 ou FRANCE 2, j'ai l'impression de voir un JT du bloc de l'est des annees 80. Surtout les interviews de ministres et président, cirage obligatoire. Ou plutôt le président qui interviewe les journalistes tremblants, chez lui à l'Élysée... Enfin, son refus systématique des débats à plusieurs : impensable en Grèce.
Frankouche:Je trouve le message clair, où est l'ambiguité?Comme l'explique bien Mutusen, le terme est inapproprié. Faites un micro-trottoir au marché du coin et vous allez voir ce que les gens comprennent...
Que proposerais tu au lieu de langue "commune"?
Tout ce qui est nouveau faisant peur, il faut envelopper le produit d'un emballage rose bonbon. C'est du pur marketing.
Mais dans le cas présent, le problème est double : ET l'Europe ET l'Espéranto font peur aux gens....
Fabcxu:Dans nos spots, nous ne passons donc pas notre temps à expliquer ce qu'est l'espéranto, mais à dire ce qu'il apporterait.Justement, j'ai l'impression qu'on saute une étape indispensable. Sinon, ca risque de passer pour une secte, comme avec - rappelez-vous - la campagne de la méditation transcendentale...
Bon, c'est vrai que je n'ai pas réécouté une seconde fois le spot, mais comme on dit : la première impression... Et puis comme toujours, la plupart des gens n'entendent que ce qu'ils veulent bien entendre :
Connaissez-vous les Kabyles ?
Il s'agit d'un peuple berbère vivant en Algérie du nord-est. On trouve un peu plus de blonds ou d'yeux bleus chez eux que dans le reste de la population du pays. Ca, c'est un fait indéniable.
Maintenant, vous entendrez souvent dans une conversation :
Les Kabyles, ah oui, ils sont blonds, aux yeux bleus !
C'est ce que j'appelerai le phénomène de l'"élargissement inconscient"...
Mais j'aurai aussi pu prendre l'exemple du plombier polonais...
haluskoj (Wasifu wa mtumiaji) 31 Mei 2009 5:06:16 asubuhi
Kriegy:Pour faire rapide, je pense que EDE s'enfonce dans une logique de petit parti, comme les Verts, en se focalisant sur la question de l'espéranto et en délaissant le reste.En effet, mais y a-t-il un autre choix ? Quand les Ecolos ont démarré dans les années 70, aucun parti ne s'intéressait à la Nature. Tous les partis politiques encensaient encore le bétonnage de la Défense, la Tour Montparnasse, les autoroutes sur berges et le tout-voiture. Il y avait peut-être déjà quelques hommes/femmes politiques à la fibre écolo, mais soit on leur riait au nez, soit ils/elles n'osaient même pas aborder ces sujets.
Tout comme aujourd'hui un membre des Verts n'osera pas évoquer dans une réunion la solution espéranto, de peur du ridicule; car la majorité des membre du parti, soit y est opposée, soit s'en fiche...
Aujourd'hui tous les partis ont repris à leur compte une grande partie du programme des Écolos, sauf sur le nucléaire, domaine réservé de sa Majesté le gouvernement. A moyen terme le parti des Verts, vidé de sa substance, est condamné. Il aura vécu 40-50 ans, ce n'est pas si mal. Des tas de partis spécifiques (petits commerçants, ouvriers, rentiers, etc.) ont ainsi vécu puis disparu sous les troisième, quatrième et cinquième républiques. Quand la législation prend en compte leur revendications ou au contraire lamine leurs électeurs, le parti disparaît de lui-même très vite.
Pour l'espéranto, le processus est exactement le même.
crescence (Wasifu wa mtumiaji) 31 Mei 2009 7:24:25 asubuhi
haluskoj:Quand la législation prend en compte leur revendications ou au contraire lamine leurs électeurs, le parti disparaît de lui-même très vite.Discours plein d'espérance !
Pour l'espéranto, le processus est exactement le même.
tio abundas je espero !