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Harlinah (Xem thông tin cá nhân) 16:58:30 Ngày 09 tháng 8 năm 2013
Au départ j’ai voulu apprendre l’espéranto parce que tout apprentissage stimule le cerveau et surtout me donnera l’opportunité d’acquérir une langue étrangère alors que cela m’est devenu impossible depuis que j’ai perdu l’audition.
L’espéranto est une langue relativement simple par rapport à d’autres ou disons plus régulière.
Pour moi elle n’est pas aussi simple que cela et même si elle se veut universelle, il est incontestable qu’elle donne un avantage à ceux qui parlent au moins une langue indo-européenne.
Et enfin rien n’est prévu pour intégrer des gens sourds dans cette aventure.
Pour y remédier j’ai suggéré l’invention d’un code propre à l’esperanto et j’ai rencontré des espérantistes sérieusement intéressés et grâce auxquels ce projet est sur le point de se concrétiser.
Mais entre temps quelque chose a changé. J’ai perdu toute envie d’apprendre l’espéranto.
Je me rappelle parfaitement l’élément qui a tout changé et a anéanti en moi toute motivation.
L’association des espérantistes à Paris a organisé une fête avant les vacances d’été.
Je suis restée deux heures assise à regarder les gens sans parler à personne.
Personne ne s’est adressé à moi pas même ceux qui pratiquent le LPC occupés à rire et à discuter avec d’autres.
Je ne leur en veux pas. En fait je dirai même que j’ai l‘habitude et c’est bien la raison pour laquelle j’évite systématiquement de me rendre à des fêtes ou des évènements qui se tiennent en groupe. Mon erreur c’est d’avoir cru que ça allait être différent cette fois-ci.
La surdité ne me pèse pas autant quand je suis seule dans mon coin étant toujours occupée, elle est aussi gérable quand je suis en aparté avec un de mes amis, mais elle devient insupportable quand je me retrouve en groupe car je n’ai plus aucun moyen d’y échapper ne serait-ce que par la pensée.
Dans un groupe, je ne peux pas lire, je ne peux pas dormir, je suis obligée de rester docilement assise et de contempler les autres sans savoir de quoi ils parlent, pourquoi ils rient ni pourquoi ils pleurent. Entourée d’être humains, je me retrouve subitement seule, effroyablement seule, impitoyablement, implacablement confrontée à ce qui fait le drame de ma vie.
Peut-être est ce là, la solitude qui fait tellement peur aux gens. Et force est de dire que c’est un véritable supplice.
Pour une raison que j’ignore cette solitude là me fait très très mal contrairement à l’autre qui m’est parfaitement vivable.
Harlinah (Xem thông tin cá nhân) 17:07:46 Ngày 09 tháng 8 năm 2013
Ce qui fait que je pars en vacances sans le moindre enthousiasme et dans la crainte secrète de m’ennuyer et de souffrir à nouveau. Ma seule satisfaction est d’embrasser mes parents et mes neveux.
Mais au moins cette fois-ci, j’ai veillé à partir avec une valise pleine de livres et de films.
Dès qu’il y a deux entendants, je suis automatiquement exclue.
Et c’est alors que je me suis posé la question : à quoi va me servir l’esperanto ? Mais surtout comment vais je l’entretenir ?
Toute compétence qui ne se pratique pas finit inexorablement par se perdre. J’en ai déjà fait l’amère expérience avec ma langue maternelle et le français aussi il s’en est fallu de peu pour que je cesse définitivement de le parler.
Or je ne pourrai pas parler l’espéranto dans mon milieu professionnel, je ne pourrai jamais travailler avec cette langue.
En fait l’espéranto est surtout une langue pour voyager se faire des amis, et c’est précisément ce que je ne pourrai jamais faire.
Voyager quand on est sourd, sans parler ni rencontrer personne, c’est comme manger un plat sans sel. ça n’a aucune saveur.
Non pire, c’est un crève cœur car on a parfaitement le souvenir de ce que c’était avant, quand on avait des oreilles. Enfin les très rares fois où j'ai voyagé car avant il y avait le problème des visas.
Aujourd'hui je suis libre d'aller où je veux mais je n'ai plus d'oreilles. La vie n'est pas qu'une farce c'est carrément une garce.
Vous me diriez quelle différence avec le français ?
D’une, je vis en France et le français est indispensable pour vivre et travailler dans ce pays ce qui n’est pas le cas de l’espéranto.
De deux, le français me permet de parler à mes amis.
De trois, mes parents exceptés, toute ma famille comprend le français mais pas l‘esperanto.
De quatre, j’ai atteint un niveau en français qui me permet de m’exprimer sur tout ce qui m’importe, niveau que je n’ai pas en esperanto et que je n’atteindrai probablement jamais sachant que le français a été un apprentissage qui dure depuis 40 ans.
Quand on apprend une langue c’est parce qu’on a une raison de le faire et moi je n’en vois malheureusement aucune.
Professionnellement, l’espéranto ne m’a apportera rien et sur le plan personnel, je ne pourrai jamais en tirer profit car les gens ne voient pas pourquoi se donner la peine de parler à une personne incapable de les entendre.
Certes ce n’est pas ma faute mais ce n’est pas la leur non plus et je ne vais pas leur en vouloir de préférer parler à des gens qui les entendent et les comprennent.
Le seul intérêt est peut être la stimulation intellectuelle mais pour cela j’ai déjà pas mal de choses à faire, pas mal de choses à apprendre qui elles me servent au moins sur le professionnel puisque sur l’autre plan, la surdité demeure une prison implacable et un obstacle rédhibitoire.
Harlinah (Xem thông tin cá nhân) 17:12:11 Ngày 09 tháng 8 năm 2013
Je ne devrai pas en espérer davantage.
Je ne vois donc pas l‘intérêt d’apprendre l’espéranto (je ne voyagerai jamais, je n’irai jamais dans des séminaires, je ne pourrai jamais rien faire en groupe) mais c’est une langue que je recommanderais à n’importe quelle personne en mesure de voyager
C’est le cas de la plupart des Occidentaux et l’Europe a tout à gagner en adoptant cette langue effectivement. C’est quand même incomparablement mieux que l‘horrible globish, cette espèce d’anglais au rabais, un anglais petit nègre, qui à mes yeux est presque aussi déprimant que la LSF.
Je ne compte pas laisser tomber le PKL mais je ne pense plus revenir à l'apprentissage de l'espéranto.
Quant à vous , vous avez parfaitement raison de vous y intéresser et je vous encourage à persévérer.
Le jeu en vaut largement la chandelle.
Altebrilas (Xem thông tin cá nhân) 07:23:13 Ngày 10 tháng 8 năm 2013
L’association des espérantistes à Paris a organisé une fête avant les vacances d’été.Et dire qu'il y a des gens qui passent des soirées à s'amuser des jeux où il faut mimer des mots ou des phrases...
Je suis restée deux heures assise à regarder les gens sans parler à personne.
Personne ne s’est adressé à moi pas même ceux qui pratiquent le LPC occupés à rire et à discuter avec d’autres.
Je ne leur en veux pas. En fait je dirai même que j’ai l‘habitude et c’est bien la raison pour laquelle j’évite systématiquement de me rendre à des fêtes ou des évènements qui se tiennent en groupe. Mon erreur c’est d’avoir cru que ça allait être différent cette fois-ci.
Les espérantistes sont souvent passionés par leurs sujets de discussion, et rien ne semble exister auteour d'eux à ce moment là. Il n'est pas nécessaire d'être sourd pour avoir éprouvé ce sentiment.
Je ne crois pas que ça soit volontaire. Il suffit de les rappeler gentiment à l'ordre. D'ailleurs, la communauté espérantiste a créé toutes sortes de verbes pour stigmatiser ceux qui excluent les autres de la conversation: Krokodili (parler sa propre langue en présence d'espérantistes étrangers), aligatori (parler celle de l'autre) , kaimani (une tierce langue, comme l'anglais entre espérantistes non anglophones) , j'ai même entendu hipopotami dans le sens de s'obstiner à parler espéranto parmi des débutants manifestement incapables de le comprendre. (je ne suis pas sûr à 100% de la signification exacte, ni de la complétude: les corrections seront bienvenues). Il vous reste à trouver un nom d'animal pour faire un verbe concernant l'exclusion des personnes sourdes
![okulumo.gif](/images/smileys/okulumo.gif)
Vous me paraissez suffisamment active et dynamique pour animer une association pour faire avancer les choses dans ce domaine en milieu espérantiste. Je pense que vous pourrez trouver de l'aide auprès des autres associations, l'espéranto visant avant tout à favoriser la communication entre les humains.
Mevido (Xem thông tin cá nhân) 07:54:37 Ngày 10 tháng 8 năm 2013
MoutOp (Xem thông tin cá nhân) 12:01:00 Ngày 10 tháng 8 năm 2013
Moi, je suis entendant. Mais je dois vous avouer que l’espéranto, je ne le parle/l’entends que rarement (je n’ai pas la chance d’habiter sur Paris). Si grâce à lui j’ai des contacts dans le monde, c’est principalement par l’écrit (par internet, correspondance papier, …). Et là, vous et moi sommes à égalité, je pense. L’espéranto a des défaut, la communauté espérantiste aussi. Seul Dieu est parfait, comme disent avec sagesse les musulmans. Mais l’espéranto m’ouvre à l’Autre, me rapproche d’autres cultures (je viens d’entamer une correspondance avec un islamiste indonésien, c’est assez surprenant, j’en attends beaucoup). Voilà pourquoi je continue de l’apprendre et de l’utiliser. Et tout ça se fait principalement par l’écrit, vous n’êtes donc pas exclue de ce qui fait (pour moi) le principal intérêt de la lingvo internacia. Il y a aussi la littérature espérantophone, traduite et originale, mais j’avoue ne pas encore l’avoir explorée.
Après, je comprends que vous soyez déçue par le comportement de ces samideanoj. Je gage que ce sont des gens ouverts, parlez en, ils changeront peut-être.
Aleks_75 (Xem thông tin cá nhân) 12:31:03 Ngày 11 tháng 8 năm 2013
Harlinah:Bonjour à tous,Faut pas exagérer non plus !
(...)
Pour y remédier j’ai suggéré l’invention d’un code propre à l’esperanto et j’ai rencontré des espérantistes sérieusement intéressés et grâce auxquels ce projet est sur le point de se concrétiser.
Mais entre temps quelque chose a changé. J’ai perdu toute envie d’apprendre l’espéranto.
Je me rappelle parfaitement l’élément qui a tout changé et a anéanti en moi toute motivation.
L’association des espérantistes à Paris a organisé une fête avant les vacances d’été.
Je suis restée deux heures assise à regarder les gens sans parler à personne.
Personne ne s’est adressé à moi pas même ceux qui pratiquent le LPC occupés à rire et à discuter avec d’autres.
Dans un groupe, je ne peux pas lire, je ne peux pas dormir, je suis obligée de rester docilement assise et de contempler les autres sans savoir de quoi ils parlent, pourquoi ils rient ni pourquoi ils pleurent. Entourée d’être humains, je me retrouve subitement seule, effroyablement seule, impitoyablement, implacablement confrontée à ce qui fait le drame de ma vie.
Plusieurs actifs franciliens ont commencé à traduire la LPC en espéranto, suite à votre visite.
Les séances Stranga ideujo du jeudi soir (ou du moins certaines d'entre elles, une par mois) se sont transformées, sont devenues des séances de travail sur LPC.
Alors, merci d'arrêter de jouer la victime.
En vous lisant, on a l'impression que vous souhaitez être le centre des attentions chaque fois que vous venez à la Cerisaie.
Qu'on vous déroule le tapis rouge ?
Personne ne vous a parlé, ce jour-là, lors de cette rencontre avant l'été ? Mais vous, avez-vous pris la peine de parler à quelqu'un ?
Je pense que ce n'est pas une question d'espéranto ou de pas espéranto. J'ai l'impression qu'avec vous, c'est tout ou rien. Soit la soirée devient une séance de travail LPC avec vous en vedette ou pas, soit vous n'existez pas.
N'est-il pas possible de trouver un juste milieu ?
Francestral (Xem thông tin cá nhân) 19:05:33 Ngày 13 tháng 8 năm 2013
Comme l'a dit MoutOp, l'espéranto permet de se rapprocher des autres cultures.
Altebrilas (Xem thông tin cá nhân) 07:47:14 Ngày 14 tháng 8 năm 2013
Tjeri (Xem thông tin cá nhân) 07:49:34 Ngày 14 tháng 8 năm 2013