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opajpoaj (הצגת פרופיל) 7 בפברואר 2017, 20:54:34
(sous le patronage de Rimbaud aussi…)
Il naîtra, dans l'esprit de l'élite humaine,
l'horreur qu'éveille, en de rares cervelles exquises,
l'idée "que la farandole des Langues soit rompue".
Une prescience instinctive aujourd'hui, argumentale demain, dira
combien il importe que la symphonie langagière conserve toutes ses notes,
et le péril où jette un monopole linguistique oblitérant tant d'idiomes.
La terreur est sans doute prophétique
qui frissonne en des êtres profondément naturalistes
à la pensée du Verbe réduit à un monolecte.
C'est l'ingression de l'unisson, le linguicide drastique,
la certitude que
les plus abstrus, les plus baroques de nos idiolectes,
les tâtonnements des Vaugelas voire des pieds-plats,
le génie de l'infiniment délicat et de l'infiniment compliqué,
le haut poème des harpes ou des xylophones langagiers,
menacent de nous faillir.
Que périssent avant terme le picard ou le lorrain,
l'araméen ou le nicobar,
le mentonasque ou le monégasque,
le brusseleer ou l'avunculaire*...
il convient que ce ne soit pas sans hésitations très longues
et sans tentatives révérendes de préservation.
Aussi, pour les langues désormais inutilisées
à l'épanouissement comme à l'aliénation de l'homme,
on bâtira les Alpha-Conservatoires.
Élevés, à toutes les humaines créations verbales et écrites,
fournis de documents historiques, sonores et visuels,
de thésaurus et de nomenclatures,
de corpus parémiologiques comme de badines saynètes,
d'éthos, de pathos,
d'inventaires et de répertoires encore,
les patois et les idiomes, par lesquels s'ouvrit le Monde,
conservés comme Arts et Sciences des Origines,
y survivront pour la fascination des dilettantes
et nullement dans l'horrible séquestration de nos Archives.
Ainsi, à la faveur de l'heureux succès de la phalanstérisation planétaire,
la beauté des parlures,
le sentiment de l'efflorescence langagière en quiddité comme en eccéité
jamais ne se perdra pour l'homme ;
et uniquement créés, dans le principe,
en respect des vénérables langues naturelles et vernaculaires,
peut-être, de siècle en siècle,
les Alpha-Conservatoires,
les Arches du diluvien déferlement normatif,
plus tard resteront sources d'inspiration pour le vétérovéhiculaire
Esperanto,
ou du moins indicatrices si précieuses
sur la progression même de l'Homaranisme,
que notre désintéressement sera récompensé au centuple.
* parler argotique de fesse-mathieu
D'après un texte de la fin du XIXe siècle, d'un auteur de mondes étranges... les nôtres.
Il traduit aussi le Monde, celui qui voulait s'en échapper. Qui pourrait échapper ? Le vase est clos. (H. Michaux)
Il naîtra, dans l'esprit de l'élite humaine,
l'horreur qu'éveille, en de rares cervelles exquises,
l'idée "que la farandole des Langues soit rompue".
Une prescience instinctive aujourd'hui, argumentale demain, dira
combien il importe que la symphonie langagière conserve toutes ses notes,
et le péril où jette un monopole linguistique oblitérant tant d'idiomes.
La terreur est sans doute prophétique
qui frissonne en des êtres profondément naturalistes
à la pensée du Verbe réduit à un monolecte.
C'est l'ingression de l'unisson, le linguicide drastique,
la certitude que
les plus abstrus, les plus baroques de nos idiolectes,
les tâtonnements des Vaugelas voire des pieds-plats,
le génie de l'infiniment délicat et de l'infiniment compliqué,
le haut poème des harpes ou des xylophones langagiers,
menacent de nous faillir.
Que périssent avant terme le picard ou le lorrain,
l'araméen ou le nicobar,
le mentonasque ou le monégasque,
le brusseleer ou l'avunculaire*...
il convient que ce ne soit pas sans hésitations très longues
et sans tentatives révérendes de préservation.
Aussi, pour les langues désormais inutilisées
à l'épanouissement comme à l'aliénation de l'homme,
on bâtira les Alpha-Conservatoires.
Élevés, à toutes les humaines créations verbales et écrites,
fournis de documents historiques, sonores et visuels,
de thésaurus et de nomenclatures,
de corpus parémiologiques comme de badines saynètes,
d'éthos, de pathos,
d'inventaires et de répertoires encore,
les patois et les idiomes, par lesquels s'ouvrit le Monde,
conservés comme Arts et Sciences des Origines,
y survivront pour la fascination des dilettantes
et nullement dans l'horrible séquestration de nos Archives.
Ainsi, à la faveur de l'heureux succès de la phalanstérisation planétaire,
la beauté des parlures,
le sentiment de l'efflorescence langagière en quiddité comme en eccéité
jamais ne se perdra pour l'homme ;
et uniquement créés, dans le principe,
en respect des vénérables langues naturelles et vernaculaires,
peut-être, de siècle en siècle,
les Alpha-Conservatoires,
les Arches du diluvien déferlement normatif,
plus tard resteront sources d'inspiration pour le vétérovéhiculaire
Esperanto,
ou du moins indicatrices si précieuses
sur la progression même de l'Homaranisme,
que notre désintéressement sera récompensé au centuple.
* parler argotique de fesse-mathieu
D'après un texte de la fin du XIXe siècle, d'un auteur de mondes étranges... les nôtres.
Il traduit aussi le Monde, celui qui voulait s'en échapper. Qui pourrait échapper ? Le vase est clos. (H. Michaux)