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Pourquoi l'Espéranto ne parvient-il pas à percer ?

de sev, 2011-marto-29

Mesaĝoj: 95

Lingvo: Français

Zam_franca (Montri la profilon) 2020-decembro-17 10:15:51

Pourtant elle existe bel et bien, mais il faut aller sur des sites spécialisés pour y accéder. Le site de l'Association Universelle d'Espéranto, uea.org, a une grande boutique en ligne, avec réellement des milliers de produits. Pour payer, il y a plusieurs options, pas que PayPal.
La grande boutique mentionnée : https://katalogo.uea.org

LM59650 (Montri la profilon) 2020-decembro-19 15:33:30

Le fait est qu'il est assez difficile concrêtement d'acheter des livres en espéranto, qu'on ne trouve évidemment pas dans les librairies.
Enfin, c'est ma petite expérience personnelle jusqu'à présent : la dernière fois, j'ai dû demander confirmation des prix et de la disponibilité par courriel (deux jours pour attendre la réponse), ensuite envoyer un chèque par la poste, et ensuite attendre quelques semaines pour être livré.
La vente et la gestion de stock, c'est un métier, et je peux comprendre que ça ne motive pas beaucoup des bénévoles, qui de plus doivent revendre sans bénéfice avec l'idée que cela assure la promotion de la langue.
Sur Amazon, dont c'est bien le métier par contre, on ne trouve pas grand chose d'intéressant : à chaque fois que j'ai cherché un titre particulier et l'ai trouvé référencé, il était mentionné comme indisponible/épuisé. L'espéranto doit être un micro-marché trop petit (comme la plupart des langues d'ailleurs, ce n'est pas spécifique à l'espéranto).
La prochaine fois, j'essaierai directement de contacter l'éditeur.
Je n'ai pas non plus essayé l'AUE, peut-être qu'ils sont plus réactifs et mieux approvisionnés.

Autre piste : il y a des romans classiques en domaine public disponibles sous forme de fichiers pdf bien mis en page, et j'ai trouvé un imprimeur capable de produire des livres en format poche pour moins de 20 Euros, même en impression unitaire, livrés en quelques jours (je ne supporte pas de lire de la littérature sur écran/tablette, il me faut un vrai livre en papier, avec des pages).
Par contre, ce sont essentiellement des traductions, pas des romans originaux. Je n'ai aucun intérêt à lire en espéranto de la littérature anglaise ou allemande traduite (je lis directement l'anglais et l'allemand), mais je pense que c'est intéressant pour les langues que je ne connais pas. Je me ferais bien imprimer "Le brave soldat Švejk" ou "RUR" en espéranto par exemple.
Je vais faire un essai en janvier-février et vous tiens au courant si c'est concluant.

baba79 (Montri la profilon) 2020-decembro-20 10:56:31

Le mouvement espérantiste manque de professionnels.
Par définition, les professionnels travaillent contre rémunération.
Donc l'esperanto restera au niveau "amateur" tant qu'on ne fera pas de l'argent avec.

LM59650 (Montri la profilon) 2020-decembro-20 14:54:38

Sur l'année prochaine, je prévois un budget de 150 € en achats culturels espéranto. Comme j'ai peu d'intérêt pour la musique, et qu'il n'y a pas d'offre en cinéma, ce sera de la littérature. 150 € est une somme importante dans certaines parties du monde, mais pour un européen, nord-américain, japonais ou australien, ce n'est pas grand chose.
Si un million d'esperantophones dépensaient en moyenne 100 €, ce serait un budget annuel de 100 millions d'Euros pour la création. Il y a de quoi en financer des auteurs écrivains, musiciens, et même des films, et toute l'économie qui tourne autour pour l'édition et la distribution.

baba79 (Montri la profilon) 2020-decembro-20 18:10:57

C'est vrai, et en ce sens j'ai espoir en la démocratisation des moyens de productions culturels: à notre époque, et ce n'était pas le cas il y a seulement 15 ans, on peux improviser un studio de musique chez soi, faire des documentaires et les publier sur Youtube chez soi, etc. Des espérantistes vont bien finir par nous faire profiter de leurs talents! et ce à un niveau professionnel!

tung07 (Montri la profilon) 2020-decembro-20 19:28:38

Absolument, c'est toujours la lois de l'offre et de la demande, pas d'offre pas de demande, mais pas de demande pas d'offre, le chien qui se mord la queue. Pour ça il faut donc forcement passer par proposer de l'offre, pour que ça suscite de la demande. Et bien sûr continuer pour cela d'utiliser un maximum internet qui facilite grandement la possibilité de développer l’espéranto. C'est fait d'un point de vue éducatif avec les excellents cours de Lernu ou d' ikurso il manque juste de vraie boutique en ligne et du contenu pour le côté commerciale.
il ne faut pas oublier qu'internet s'est développer aussi de la même façon, 30 ans pour les universitaire avec un internet vieux et moche, et depuis 2005 une explosion du web et de ses contenus par le commerce.

Zam_franca (Montri la profilon) 2020-decembro-20 21:51:23

LM59650:Sur l'année prochaine, je prévois un budget de 150 € en achats culturels espéranto. Comme j'ai peu d'intérêt pour la musique, et qu'il n'y a pas d'offre en cinéma, ce sera de la littérature. 150 € est une somme importante dans certaines parties du monde, mais pour un européen, nord-américain, japonais ou australien, ce n'est pas grand chose.
Si un million d'esperantophones dépensaient en moyenne 100 €, ce serait un budget annuel de 100 millions d'Euros pour la création. Il y a de quoi en financer des auteurs écrivains, musiciens, et même des films, et toute l'économie qui tourne autour pour l'édition et la distribution.
150 €, ça paraît beaucoup pour des dépenses culturelles espérantophones. Avec une estimation haute d'une moyenne de 15 € par livre, cela fait 10 livres. Il faut être sacrément passionné de littérature espérantophone pour en lire autant selon moi (personnellement je lis surtout en français et en anglais, peut-être que certains ont la rare habitude de lire presque exclusivement en espéranto ? dans ce cas 10 livres est un total qui n'est pas surprenant).

Zam_franca (Montri la profilon) 2020-decembro-20 21:53:45

Donc je ne suis pas sûr qu'un million d'espérantophones soient prêts à dépenser 100€ pour de la culture espérantophone. D'ailleurs, je ne suis pas sûr qu'un million d'espérantophones soient prêts à dépenser pour de la culture espérantophone tout court...

LM59650 (Montri la profilon) 2020-decembro-21 08:14:04

Zam_franca:
LM59650:Sur l'année prochaine, je prévois un budget de 150 € en achats culturels espéranto. Comme j'ai peu d'intérêt pour la musique, et qu'il n'y a pas d'offre en cinéma, ce sera de la littérature. 150 € est une somme importante dans certaines parties du monde, mais pour un européen, nord-américain, japonais ou australien, ce n'est pas grand chose.
Si un million d'esperantophones dépensaient en moyenne 100 €, ce serait un budget annuel de 100 millions d'Euros pour la création. Il y a de quoi en financer des auteurs écrivains, musiciens, et même des films, et toute l'économie qui tourne autour pour l'édition et la distribution.
150 €, ça paraît beaucoup pour des dépenses culturelles espérantophones. Avec une estimation haute d'une moyenne de 15 € par livre, cela fait 10 livres. Il faut être sacrément passionné de littérature espérantophone pour en lire autant selon moi (personnellement je lis surtout en français et en anglais, peut-être que certains ont la rare habitude de lire presque exclusivement en espéranto ? dans ce cas 10 livres est un total qui n'est pas surprenant).
Sur une année, je dépense habituellement 400-500 Euros en livres, ventilés entre le français et l'anglais, et maintenant l'espéranto et l'allemand (pour l'allemand, j'avais déjà une petite bibliothèque, c'est une renaissance, ça fait 30 ans que je n'avais plus acheté de livres en allemand).
En novembre, par exemple, 70 Euros en romans anglais, l'oeuvre de Charles Dickens, dont la lecture me prendra 3-4 mois. Plus tôt dans l'année, j'ai lu plusieurs romans de Stephen King. Au total, j'ai dépensé plus de 200 Euros rien que sur l'anglais cette année.
Et bien sur j'achète aussi du français (pas que des romans, en fait surtout des essais d'histoire, sciences, philosophie, etc.)
Esperanto : 40 Euros cette année
Allemand : à peu près autant
Prix des livres : 10 à 40-50 Euros. 15 Euros, c'est le prix moyen pour un roman.
Donc lire un peu plus d'espéranto en 2021 et un peu moins d'anglais est tout à fait réaliste en ce qui me concerne. Je vais aussi monter en allemand.

Un budget annuel de 100 Euros par esperantophone ne me paraissait pas absurde, d'un strict point de vu financier, sachant que les centres d'intérêt sont différents et que d'autres peuvent préférer la musique. Les déplacements aux congrès annuels peuvent aussi rentrer dans ce type de budget.
Maintenant, si ce n'est pas réaliste, et si la population d'espérantophones est surévaluée, ou surtout constituée de geeks qui s'attendent à trouver tout gratuitement sur Internet, il est un peu compréhensible que l'offre ne se développe pas plus, il n'y a tout simplement pas de budget pour payer les créateurs et des professionnels assurant la production et la distribution.
Mais ce n'est pas nécessairement dramatique : la motivation initiale de l'espéranto est d'être une langue véhiculaire. Et après tout, je soupçonne que la plupart des centaines de millions de personnes obligées de parler anglais pour raisons professionelles, se fichent bien de la littérature anglaise.
L'espéranto peut bien être une langue strictement utilitaire, comme l'est l'anglais pour beaucoup de personnes, mais ce serait quand même un peu dommage.

novatago (Montri la profilon) 2020-decembro-21 18:53:22

Je n'ai jamais eu la sensation que je ne peu pas facilement obtenir des livres en espéranto que ce soit en payant ou gratuitement. Ce vrai que je lis plutôt des livres en espagnole, anglais et français mais c'est aussi vrai que quand j'ai cherché des livres pour moi, je presque toujours est trouvé ce que je cherchais.

Mais comment a été l’affaire pour moi c'est pas importante. Ce qui doit être tenu en compte c'est comment a été l'affaire jusqu'à, peut être, l'année 2010. La vente et l'achat de livres a été notamment dans les associations et les congrès. On peut opiner n'importe quoi à propos de la facilité et de la commodité du système mais il était comme ça, et ça fonctionnait. Pour quoi ? Parce que c'était là bas où les espérantistes étaient.

C'est très difficile définir comment est la communauté aujourd'hui. On peut dire, sans doute, qu'il-y-a beaucoup plus de personnes que apprennent espéranto qu'il-y-a 15 ans. Mais apprendre la langue n'implique pas avoir d’intérêt de la parler, même si on peut trouver des livres et des films dans le supermarché E.Leclerc. Le nombre de locuteurs est petit et une partie de la communauté actuelle à peine sait (ou veut savoir) quelque chose de "la movado" (je ne critique pas ça). La communauté reste petite est les moyens pour obtenir des trucs culturels restent aussi petits, mais si le mouvement est, plus et plus, plus petit, ça fera plus difficile trouver des livres, de la musique...

D’après moi, l'influence de la quantité de littérature et musique, et la facilité pour les trouver, en rapport à l’intérêt du monde sur l'espéranto, est petite, ou au moins elle n'est pas si grande comme on pourrait penser. Une seule œuvre a pu réveiller un "grand" intérêt par l'elfique. Le problème c'est toujours la publicité et la réputation. La communauté c'est seulement un petit peu plus visible qu'avant, la communauté reste caché, aujourd'hui, en Telegram, plutôt que dans les congrès. Donc, pas de publicité, et même si c'est pas juste, l'espéranto n'a pas une bonne réputation. Et cette époque, socialement plus médiéval, n'est pas bonne pour réparer ça

Ĝis. Novatago (blogo / 7 + 1)

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