une mémoire impitoyable dès lors que ça touche à mes émotions
Ce qui arrive aux gens traumatises, que ce soit par les horreurs de guerre ou des tragedies personnelles. Apres plusieurs drogues auxquelles je n'avais pas consenti (par piqures)et qui furent diaboliques, dans les annees 50 et 60, a ma grande surprise la serotonine m'aide; elle controle les cauchemards qui me reveillaient en attaque de panique; quand je dors (quel soulagement) pour plusieurs nuits, je ne prends qu'une demi tablette par jour; quand les reves deviennent de nouveau tres desagreables je sais ce qui m'attend et prends de nouveau une tablette par jour et retrouve le sommeil.. Considerez au moins vous renseigner ??

Donc je suis sur terre sans qu’on ne m’ait demandé mon avis
Il y a des gens qui croient ferme que les ames cherchent, pour se reincarner, exactement les parents qui leur procureront les conditions de vie qui leur permettront de grandir en sagesse; je n'en vois aucune evidence.
Vous a-t-on reproche d'etre nee ? Pas dans un simple moment de colere, mais POUR DE VRAI ? mais je m'egare, j'abuse ce forum..

je suis désolée pour les nouveaux nés qui selon moi sont les seuls à mériter mes condoléances (les bébés qui viennent en pleurant ne s'y trompent pas)

Je suis tres triste quand j'apprends la venue d'un bébé. quelle vie lui est réservée ? mais s'ils pleurent en naissant, est-ce causé par les conditions imposées dans les maternités ? leur naissance est retardée par la position infligée a la mere qui, allongée, ne peut profiter de la pesanteur mais est contrainte de pousser vers le haut ! et la lumiere crue assaille leurs petits yeux.
si je n’avais pas lu « brève histoire du temps
Combien de gens peuvent apprecier Steven Hawkins ?

J’ai tellement ri dans ma jeunesse que je pourrais en écrire des livres j’aurais de quoi m’esclaffer tous les jours aujourd’hui.

Pourriez-vous terminer vos postes par une bonne plaisanterie ? Pour que je ne pleure pas pour le reste de la journée en pensant a votre detresse ?

Il y’a 60 mots alors que je n’en connaissais qu’une douzaine
en francais, please ! de l'infatuation (?) à l'amour d'une Mother Theresa ?
Toute mon amitié, vieille Henriette...

Salut ! Je viens de recevoir l'avis d'un nouveau poste...mais je ne le vois pas... Amities a tous ... hetinjo

Bonsoir,

Francestral je te remercie.

J'ai particulièrement aimé l'echange entre Kevin et son grand père l'illustre Bernard Pivot.
Quant à ta proposition , surtout n'hesite pas.
Aussi si tu connais des livres et des romans droles.

Henriette , ceci n'est pas une réponse à votre intervention sur laquelle il y aurait beaucoup à dire.
Je sais que vous voulez juste m'aider et sachez que j'en suis touchée.

Mais je refuse categoriquement tout ce qui ressemble à un artifice et les drogues ne promettent rien de plus qu'un simulacre de bonheur temporaire et factice.
A 20 ans ça aurait ete possible mais quand on a 41 ans , on sait ce qu'on veut et on n'y déroge plus.

En l'occurence il n'y a que deux choses que je désire ardemment : entendre la musique et mes parents ou mourir.
L'entre deux je m'en moque eperdument.

Même guérir ne m'interesse pas plus que cela , pire je dirai même que c'est une catastrophe surtout si je dois rester sourde.

La serotinine ne me fera pas entendre. Elle ne hâtera pas non plus ma mort mais meme si c'etait le cas ma conscience m'obligerait à la refuser catagoriquement.

Les pillules , la drogue , l'alcool , les psy ne m'interessent pas.
Je n'ai pas non plus l'habitude de me plaindre car je sais pertinemment que les autres ne peuvent rien pour moi.

Et quand j'avais initié cette discussion, j'etais loin de me douter que je vous racontrerai tout ca; Mais ce n'est pas pour me plaindre c'est juste pour vous expliquer pourquoi il m'est si important d'entendre , pourquoi je n'aime pas et n'aimerai jamais la vie, pourquoi je ne veux d'aucun subterfuge ni aucune echappatoire.

Des gens en sont encore à croire que je culpabilise (allez savoir pourquoi) , que je me preoccupe de ce que vont dire ou penser les autres, que je suis triste de ne pas leur ressembler ... c'est tellement stupide que je ne trouve meme pas de mots;
D'autres m'ont dit d'aller voir un psy pour que je puisse m'ACCEPTER ou encore que je n'ai pas fait le deuil de la surdité;
Comme si je pouvais oublier mes parents , comme si je pouvais oublier la beauté de la musique ou d'une envolée lyrique, comme si je pouvais m'accomoder de cet eternel tintamarre que sont les acouphènes!
Au moins j'en aurais lu des gasconnades!
Je connais des gens qui veulent se suicider rien qu'à cause des acouphènes!
Imaginez vous entendez mais vous etes condamnée à vivre dans le vacarme perpetuel dès que vous revenez dans ce monde!

Pour moi un hopital une eglise ou une gare c'est PAREIL! ça siffle et ça tempête dans mes oreilles continuellement et des gens sont devenus fous de douleur rien qu'à cause de ça.
Ne vous etonnez pas que je veuille quitter ce monde, cette prison et ce boucan à tout jamais. Et heureusement que la mort n'oublie personne!

En refusant votre proposition, je ne suis pas sadomasochiste , je suis realiste.
Les seuls qui peuvent quelque chose sont les medecins (mais pour cela il faut beaucoup beaucoup de chance) un miracle ou la mort.

Bonsoir Harlinah,

je suis resté en dehors de cette discussion jusqu'à présent mais je suis ému par ce qui vous arrive. Je me permets d'intervenir sur deux points qui me touchent particulièrement.

Harlinah:
Et quand j'avais initié cette discussion, j'etais loin de me douter que je vous racontrerai tout ca;

En lisant cette phrase je me suis dit ceci : mais justement s'il suffit que l'oreille attentive et aimable d'Henriette se présente pour que tant de choses fortes et douloureuses "sortent", s'expriment, n'est-ce pas que, quelque part, vous avez besoin de libérer tout cela ? Je me permets de poser cette question parce que vous avez dit plus loin dans votre message que vous rejetiez l'option "psy".

Harlinah:
D'autres m'ont dit d'aller voir un psy pour que je puisse m'ACCEPTER ou encore que je n'ai pas fait le deuil de la surdité;
Comme si je pouvais oublier mes parents , comme si je pouvais oublier la beauté de la musique ou d'une envolée lyrique, comme si je pouvais m'accomoder de cet eternel tintamarre [...]

Personne n'a le droit de vous dire ce que vous devriez faire pour votre propre vie. Cependant, quand je vois que vous liez le mot "oubli" à celui de "deuil", je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on vous a mal renseignée sur ce qu'est un deuil.
Il ne s'agit nullement d'oubli (comment serait-ce même possible ?). Il s'agit justement de prendre en compte toute la réalité de la douleur de la perte. Il s'agit parfois, pour certaines personnes qui ont des défenses très solides contre la tristesse, de libérer des émotions liées à la perte qu'on a gardé profondément à l'intérieur de soit. Et enfin il s'agit de prendre la décision consciente d'être heureux malgré l'absence, malgré le manque, malgré la douleur. En aucun cas il ne s'agit de faire semblant, que tout va bien, que rien n'a changé, que tout est comme avant.
Et effectivement, ce n'est en rien facile de parcourir ce chemin. Il faut une force de caractère très grande pour arriver à retrouver l'envie d'apprécier les bonheurs de la vie qui malgré tout continuent d'exister. Et cette force, je ne sais pas si je l'aurais dans votre situation. Vous devez déjà mobiliser énormément d'énergie pour rester en vie, tout le monde peut comprendre que faire ce genre de travail sur soi ne soit pas votre priorité.

Et cependant, lorsque je vois toutes les bonnes volontés sur ce fil essayer de vous suggérer des solutions, que peut-être un intermédiaire pourrait assurer la communication entre vous et vos parents, ou que peut-être simplement cela leur ferait plaisir de vous voir, même si ce ne serait que pour communiquer par des regards et des accolades... mais que, à votre manière, avec vos mots si bien choisis, vous envoyer tout cela balader, je ne peux m'empêcher de penser "c'est tellement dommage !".

Et d'un autre côté je vois que vous continuez de vouloir vous instruire et même de rire, et je me dis qu'il existe encore de la vie en vous...

J'ai regardé sur Wikipédia et Doctissimo concernant les acouphènes: cela semble être un domaine où la recherche évolue rapidement.

@ Harlinah

Henriette , ceci n'est pas une réponse à votre intervention Mais je refuse categoriquement tout ce qui ressemble à un artifice et les drogues ne promettent rien de plus qu'un simulacre de bonheur temporaire et factice.

Non, la serotonine ne m'en donne pas tant ! seulement (et c'est precieux) une relative attenuation du desespoir.
Quant à la douleur intense au creux de l'estomac, combien de fois s'entend-on dire "Respire profondément". Au contraire, expirer (est-ce le mot ?) je veux dire souffler fort, se debarrasser de l'air vicié accumulé dans les poumons parce que lorsqu'on souffre emotionnellement on retient son souffle, est la première chose à faire.. comme les joueuses de tennis qui se penchent pour souffler et débloquer le diaphragme.

My dear, Condamnez-vous les diabetiques, leur refuseriez-vous l'insuline ? Pourquoi vous refusez-vous la serotonine, que les cerveaux sécrètent naturellement, s'ils n'ont pas été traumatisés ?

oublier la beauté de la musique Pouvez-vous encore l'imaginer ? Je chante completement faux, si j'oublie et ouvre la bouche je produis un son très désagréable en inspirant au lieu de projeter. Mais je peux "imaginer" les baritons autant que les basses ou les contraltos !

Je connais des gens qui veulent se suicider rien qu'à cause des acouphènes! Van Gough se coupa une oreille ?

Imaginez vous entendez mais vous etes condamnée à vivre dans le vacarme perpetuel dès que vous revenez dans ce monde! Ici aussi, on dit qu'il y a des recherches.. J'ai de la chance, les sifflements sont rares, pour moi ce sont les cigales ou l'eau/l'huile qui bout.. et même juste cela est fatiguant, vous avez ma sympathie (belle jambe !)
Dans une autre sphère, Avez-vous pensé à demander l'opinion d'un ombudsman ?
Brakumas vin Henriette.

@yann,

Parler ne me rapporte rien pour une raison toute simple : ma déprime est liée non pas à un mal être inexplicable mais à des raisons très concrètes et en parler ne les fera pas disparaitre.
Si vous savez que je suis sourde c’est parce que j’ai voulu apprendre l’espéranto et que je ne peux recourir à des enregistrements audios et ce n’était nullement pour m'épancher puisque que cela ne sert à rien : mes semblables ne peuvent rien pour moi.

Et si j’ai dû dire tout ce que j’ai dit sur ma vie c’est d’abord pour répondre à des gens qui ne comprennent pas que j’ose affirmer : tout ne se vaut pas et une langue orale ne vaudra jamais une langue écrite ;
Les réponses que j’ai faites à Henriette sont également motivées par mon besoin d’argumenter quitte pour cela à corroborer par ma propre expérience de la vie alors que m’épancher n’a jamais été mon intention ni même ma façon de faire.

Ensuite il y a une autre motivation un peu altruiste quoique pas très modeste : ma vie est un gâchis mais c’est aussi une très grande école et j’aimerais bien que ça profite à d’autres.
La tristesse et le manque m’empêchent de profiter pleinement des leçons qu’elle m’a inculquées même si je ne suis plus disposée à y renoncer..
Mais ceux qui ne sont pas amputés comme moi peuvent en tirer parti.
Si je ne redoute ni la mort , ni la vieillesse, ni la solitude, ni le fait de finir et mourir seule sans enfants et sans personne, ni la désapprobation ni le mépris des autres , ce n'est pas à cause de ma tristesse mais bel et bien grâce à ce que j'ai appris. Et quand je sais que ces peurs sont la hantise du commun des mortels je me dis que je pourrai peut etre les aider à comprendre certaines choses quitte à devoir raconter ma vie.

Les gens ici sur ce forum sont particulièrement cultivés, instruits et bien élevés.

Même si j’ai eu des différents avec certaines personnes il n’y a jamais eu de manque de respect à mon égard ni aucun propos insultant et croyez-moi ce n’est pas le cas partout.

Ces différents ne m’ont pas surprise. C’est la réaction des gens « normaux ». Gens dont j’étais par le passé donc je les comprends pertinemment même si je ne les approuve aucunement.

Je ne peux plus les approuver après ce que j’ai vécu et surtout vu.

Mon objectif quelque part c’est aussi de faire comprendre aux gens ce qui m’a couté tant de souffrances à savoir qu’en dehors de vous rien n’est important. Personne n’est irremplaçable, personne sauf VOUS et tout ce qui fait partie de vous : vos yeux, vos oreilles, vos membres, votre raison, votre esprit, votre conscience, votre cœur.

Je ne suis pas heureuse mais comme vous le savez je suis une solitaire dans l’âme n’ayant aucun besoin de compagnie et ne ressentant aucun réconfort à voir d’autres malheureux.

Or il y a beaucoup de malheureux sur cette terre même quand ils ne sont pas sourds même quand ils ont à priori tout pour être heureux.

Et si je peux comprendre le malheur de gens qui ont perdu un être cher (notre cœur se brise et c’est à mon sens le plus douloureux sur cette terre), je ne comprends pas le malheur de beaucoup qui pleurent ou se tuent pour des PECADILLES : imaginez j’ai vu une femme se suicider parce que son petit ami l’a quittée !!
Et cette femme avait tout, l’indispensable et le superflu : liberté et instruction, famille, amis, santé, beauté, jeunesse, réussite professionnelle (pharmacienne), argent mais vraiment tout, ce qui ne l’a pas empêchée de se tuer laissant deux ados derrière elle.

Et d’autres qui sont inconsolables car elles ne peuvent pas enfanter.
Et d’autres affligés parce que tout le monde les ignore au boulot.
D’autres ne se consolent pas d’être gros et/ou laids.

Et d’autres qui vont voir psy, sorciers et marabouts pour rencontrer l’âme sœur oubliant au passage que l’amour n’est jamais gratuit et que c’est donner à autrui le pouvoir de faire la pluie et le beau temps dans notre vie.
Mais bon on leur a tellement seriné qu’on ne peut pas vivre sans amour qu’ils ont fini par y croire.

Moi je n'ai rien de tout cela, et si demain je pouvais seulement entendre la musique et parler à mes parents, je serais une femme tout simplement comblée, autant qu’on peut l’être sur cette terre.

Comblée car en plus de savoir lire et écrire, j’ai reçu un enseignement qui n’a pas de prix et que je vis dans un pays où je suis libre et où je ne crains absolument rien en tant que femme pas plus que je ne risque de représailles pour mes opinions ou mes croyances.

Au risque de vous paraître ambivalente, je ne renoncerai à aucun de ces privilèges même pour des oreilles.

Je le dis sans hésiter: je préfère être sourde qu’analphabète comme mes pauvres parents ou esclave du regard des autres ou citoyenne de certaines (beaucoup) contrées tout bonnement aussi cauchemardesques qu’une prison à ciel ouvert ! Soit dit en passant, l’illettrisme, la vie dans beaucoup de contrées, la dépendance à autrui, la surdité sont toutes des PRISONS mais encore une fois tout ne se vaut pas.

Je comprends ceux qui risquent leur vie pour venir en Europe.
La vie n’a aucune valeur sans la liberté.

J’ai reçu un enseignement précieux sauf qu’il m’est difficile de le savourer car je n’ai pas d’oreilles mais je pourrai le partager avec ceux qui en ont. Ca ne me rendre pas heureuse, ca ne m’empêchera pas de pleurer les rares fois où je pleure mais au moins ca m’évitera de penser que ce que je vis est complètement INUTILE.
Palabrer est malheureusement tout ce qui me reste.

Voila la raison pour laquelle je n’ai aucune pudeur à étaler ce qui relève pourtant de l’intime quitte à ma valoir des répliques du styles : « t’as pas de vie, ta life on s’en fout. »
Ce n’est bien sûr pas le cas ici car comme je l’ai dit plus haut je parle à des gens cultivés et éduqués mais ailleurs croyez-moi que j’en ai essuyé des quolibets.

Ici j’ai un moyen fondamental l’écrit, et ça fait toute la différence;.

Chez le psy et sachez que j’ai essayé, je m’ennuie ferme tout en étant constamment confrontée à mon handicap et à ce qui fait la tragédie de ma vie.

Je parle, ensuite il écrit pendant 5 minutes ce que je lirai en 5 secondes le tout en sachant que ce qu’il à me dire ne changera rien à ma vie et ne m’apprendra rien.
C’est tellement déséquilibré, frustrant, ennuyant. Et il n’y a que mon éducation qui m’empêche de sortir mon livre.

Ne pas oublier sans pour autant en ressentir de la tristesse.
Je sais parfaitement ce que vous voulez dire mais je ne vois vraiment pas comment y arriver.
Comprenez, la surdité ce n’est pas une douleur aux creux de l’estomac. Ce n’est pas une douleur qui fait que mon cœur se serre au point d’en pleurer.
C’est bien plus diffus que cela.

Je suis comme quelqu’un qui a constamment soif et ne peut pas se désaltérer.
Que je sache on ne peut pas faire le deuil de la nourriture ou de l’eau.
Là il s’agit de quelque chose qui irriguait mon esprit et le nourrissait.

Ce qui est étrange c’est que je n’étais pas mélomane et vous m’auriez posé la question à l’époque où j’entendais, je vous aurai peut être dit : ne plus entendre de la musique c’est triste mais pas invivable.
Il m’arrivait de passer des journées sans allumer la radio.
Mais à mon insu, mon cerveau était toujours nourri car la musique est partout à la télé, au supermarché, dans les cafés absolument partout.
Et je n’avais même pas internet et youtube.
A ce moment là, je n’y prêtais pas attention, je ne me rendais pas compte de ce que ca représentait en réalité. C’est un peu toutes proportions gardées, comme l’oxygène.

Vous n’y pensez pas mais quand il vient à manquer vous réalisez avec effroi que vous ne pouvez plus respirer

Eh bien la musique c’est pareil : une fois qu’elle disparait complètement de votre vie vous constatez avec horreur à quel point votre existence est devenue aride.
L’humour aussi me manque mais il n’y a pas cette sensation de soif comme pour la musique.
Lui je peux en faire mon deuil mais pas la musique.

Et cette sensation de soif ne vous quitte plus et ne fait que grandir avec le temps.
Je suis aussi une esthète dans l’âme et pour moi la vie est devenue un désert où il n’y a plus de beauté.

Mes parents, je les ai quittés en 2001 alors que j’étais entendante et je ne les ai revus qu’en 2003. Ils m’ont horriblement manqué et continuent peu importe que je les voie ou non car plus jamais je ne pourrai les voir complètement.
Là encore c’est un peu comme une soif.

Une soif condamnée à ne jamais être étanchée car revoir les gens qu’on aime sans leur parler, je ne connais rien de plus grand comme frustration. Et je préfère ne même pas penser au jour où je ne pourrai plus les voir car ils auront quitté ce monde.

Voilà pourquoi le détachement que vous me demandez est très difficile voire impossible à mes yeux.

@Altebrilas,

Les acouphènes sont un mal répandu, beaucoup de gens en souffrent et j’espère que la médecine trouvera une solution car oui c’est une torture.
Une solution qui conviendra certainement à beaucoup mais je doute pouvoir en bénéficier car mes acouphènes ont une cause qui n’est pas ordinaire.

Ils sont dus à la lésion des nerfs auditifs comprimés par des tumeurs et l’un de ces nerfs a été sectionné pour pouvoir enlever une tumeur qui allait m’emporter en l’espace de quelque mois.

C’est un défaut de chromosome, le chromosome 17 qui fait que mon corps ne secrète pas la protéine inhibitrice de tumeurs.
Résultat : mon système nerveux central est entièrement couvert de tumeurs.
A l’extérieur on verrait une femme ordinaire mais à l’intérieur je suis bel et bien un monstre.
Les gens ont tout au plus une tumeur qui les terrorise le plus souvent, moi on ne les compte même plus. Pour ma part elles peuvent rester là, je m’en fiche. Je veux juste mes oreilles.

Mais l’une d’entre elle est tellement volumineuse et située à un endroit névralgique (tronc cérébral) qu’elle me situe au seuil de la mort bien qu’elle soit bénigne.

Si elle pousse encore, le liquide cephalo-rachidien ne pourra plus irriguer ma colonne vertébrale et ce sera le coma puis la mort. Inutile de vous dire que j’ai trouvé ce scénario magnifique et que le médecin qui était si pressé d’opérer a commis une très grande erreur en croyant me faire peur avec la mort.
Nous étions en 2004 et on me proposait de l’enlever le plus tôt possible (6 mois) car menaçant de boucher le tronc cérébral.
Les séquelles ? euh eh bien : paralysie faciale totale, incapacité de déglutir, mais au moins il y a la vie.
Hein ? Quelle vie ? Ils sont fous ces médecins !

Je le dis sans hésiter : l’acharnement thérapeutique est un crime. Jamais on ne ferait ça à un animal et si la mère de Vincent Hubert a dû aider son fils à se suicider c’est justement parce que des médecins à l’ego surdimensionné n’admettant pas de ne pas être des dieux, ont décidé de le sauver contre sa volonté et de lui infliger ce qui ne sera plus qu’un simulacre, un ersatz de vie.
Eux vont continuer à vivre et seront même payés pur leur crime mais Vincent va rester aveugle paralysé cloué au lit, le restant de ses jours alors qu'il n'avait que 21 ans!!! Quelle barbarie!!!

Hors de question que l’on touche à tumeur ! Je ne me battrai jamais pour la vie mais pour ma tumeur je suis prête à me battre contre le monde entier.
C’est devenu une tumeur que je chéris, ma bouée de sauvetage à laquelle je tiens plus que tout, c’est juste qu’elle n’a plus bougé.

Et même si on ne comprend pas que je sois toujours debout il n’en reste pas moins que je suis extrêmement malade et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je vis en France. Pour reprendre les dires d’une neurochirurgienne (j’entendais à l’époque) : « avec un certificat pareil personne ne prendrait sur lui de vous expulser. »