Al la enhavo

La LSF , les langues orales et les langues ecrites : pourquoi elles ne se valent pas.

de Harlinah, 2013-aprilo-10

Mesaĝoj: 142

Lingvo: Français

Harlinah (Montri la profilon) 2013-majo-23 12:14:03

Ne parlez pas trop d'humain dans le corps médical, ça parait être une
mauvaise blague.
Si vous pensez que pour vivre, il faut entendre, je n'y peux rien, faites. Et j'espère qu'un jour vous retrouverez l'audition, sincérement.
Comme pour un aveugle et sa vision. Un prisonnier et sa liberté... Je ne souhaite que ça. Mais ce qui n'est pas de votre ressort, ni du ressort de la communauté, ne devrait vécu comme un poids. Je le regrette
- mais c'est que vous avez vos raisons, raison de plus pour prendre en compte les problèmes que vous rencontrez en tant que malentendante.
Je ne suis pas malentendante !
Je suis sourde et pas qu’à moitié ! Vous avez intérêt à le respecter ou à me ficher la paix.

Mais c’est qu’en plus vous êtes sacrement remonté contre la médecine !
Bon j’espère au moins que avez le courage de vos idées ma foi très téméraires, que vous avez jeté votre carte vitale à la poubelle et que vous resterez tranquillement chez vous le jour où vous attraperez je ne sais quelle maladie. Cela dit, ma morale m’empêche de vous le souhaiter. J’espère donc que vous n’aurez jamais besoin de médecins. Pour ma part s’ils n’étaient pas intervenus, je serais morte enterrée depuis longtemps.

Merci pour votre souhait mais ne me demandez pas de me réjouir d’être enfermée pour vous épargner le sentiment de l’impuissance !
Je ne peux pas car pour cela il aurait fallu que je cesse d’aimer mes parents , que je cesse d’éprouver le besoin de leur parler , que j’oublie la beauté de la musique , la magie des mots et l’apaisement du silence.
Je ne vais pas afficher une bonne humeur feinte et un sourire de bon aloi pour être une dame comme il faut selon vous, c'est-à-dire une dame qui a compris qu’elle ne doit pas importuner la société avec ce qui n’est pas de son ressort !

J’ai bien compris, on n’aime pas les bonnets de nuit.
Eh bien si vous me passez l’expression voilà qui me fait une belle jambe!

Aujourd’hui, la mode c’est d’être toujours souriant même quand on fulmine, de jouer la carte de l’optimisme et du positivisme même quand on est au trente sixième dessous, de faire la fête continuellement même quand il n'y a rien à célébrer, de rire à propos de tout et de rien. Et quand on est une femme on doit en plus jouer les coquettes qui, pour reprendre Valmont, savent combler le vide d’une phrase par un sourire étudié.

C’est hors de question ! Je ne suis pas un saltimbanque !

Je me moque de la société et de ce que vous pouvez ressentir sans vouloir vous vexer.
Vous n’avez toujours pas compris qu’il s’agit de moi et uniquement de moi ? Je suis la seule à souffrir. Les gens qui m’aiment aussi et ce n’est pas parce que je leur fais honte.
La société ne me juge pas, je n’ai même pas d’oreilles pour l’entendre. Du reste je me moque éperdument du qu’en dira-t-on. Cela a d’ailleurs toujours été le cas. Et je trouve complètement absurdes les gens qui ne vivent qu’à travers le regard des autres

Altebrilas (Montri la profilon) 2013-majo-23 22:26:22

Harlinah:Aujourd’hui, la mode c’est d’être toujours souriant même quand on fulmine, de jouer la carte de l’optimisme et du positivisme même quand on est au trente sixième dessous, de faire la fête continuellement même quand il n'y a rien à célébrer, de rire à propos de tout et de rien. Et quand on est une femme on doit en plus jouer les coquettes qui, pour reprendre Valmont, savent combler le vide d’une phrase par un sourire étudié.
Ça ne date vraiment pas d'aujourd'hui: autrefois, lorsque le service militaire existait encore, il était de bon ton de répondre au colonel, lorsqu'il faisait l'honneur aux soldats de visiter leur cantine, "la soupe est bonne, mon colonel!" - même et surtout si ce n'était pas le cas. L'expression était même passée dans la langue.

Les pouvoirs en place n'ont jamais apprécié les râleurs, car en râlant ils risquent de laisser voir aux majorités de mécontents qu'ils ne sont pas en minorité.

hetinjo (Montri la profilon) 2013-majo-24 00:26:19

Harlinah a dit :"
Et là, je l’admets volontiers , ce n’est plus que de la logique c’est aussi une question d’empathie et de conscience.
J’ai cette faiblesse d’être heurtée et blessée par le malheur des autres. Et je n’ose même pas imaginer ce que ce serait si j’étais responsable de ce malheur. ---- je suppose que nos sensibilités sont éveillées quand nous sommes très jeunes, et on ne peut que tres difficilement les modérer; prendre tous les malheurs du monde sur VOS epaules vous epuise, sans les aider - - -

on doit en plus jouer les coquettes qui, pour reprendre Valmont, savent combler le vide d’une phrase par un sourire étudié.
- - - - - - - - - bien observé hahaha - - - - - -

Les pouvoirs en place n'ont jamais apprécié les râleurs, car en râlant ils risquent de laisser voir aux majorités de mécontents qu'ils ne sont pas en minorité. - - - - - et, l’union faisant la force, mener aux manifestations ? - - -
Si un tout jeune enfant est contraint de sourire lorsqu'il souffre, adulte il risque de montrer un sourire niais et embarrassé quand son coeur se brise.

On dit que "Tout savoir est tout pardonner". Amitiés. h

Harlinah (Montri la profilon) 2013-majo-25 18:43:26

"dafp":J'ai le toupet de vous le dire, car je le pense sincérement : "on vous accepte telle que vous êtes. Ne pleurez pas, vous êtes normale et en rien inférieure aux autres."
Et moi j’ai le toupet de vous répondre que vous avez réussi à me faire rire comme je ne peux m’en empêcher devant tous ceux qui énoncent une lapalissade en croyant naïvement tenir un scoop.
Je rigole aussi parce qu’honnêtement être normale m’intéresse autant qu’un défilé de mode ou un match de rugby. En somme je m’en fiche un peu pour ne pas dire beaucoup.
Pour moi être normale ou anormale ne signifie rien. Tout dépend du référentiel dont on parle et de quelle extrémité il est question.

Cela dit, j’ai deux réserves :
1- si un médecin me sort ça pour justifier l’inutilité des implants, je vous promets qu’il m’entendra. Ah non mais ca valait le coup de payer des impôts pour ses études et les hôpitaux ! Si c’est juste pour faire de la psychologie de comptoir, madame Irma suffît et elle au moins ne coute rien !
2-en voulant être rassurant vous êtes en réalité insultant et comme je ne pense pas que vous soyez si mal intentionné alors ce sera bien la première fois que je rencontre une personne encore plus handicapée que moi en matière de diplomatie.
Imaginez que je vous dise : « rassurez-vous je vous considère comme un être humain et non pas comme un ersatz humanoïde » pour reprendre l’impayable Desproges.
Vous êtes fou ? Et si vous ne m’acceptez pas qu’allez vous faire ? Me tirer dessus ?
Et si je ne suis pas normale que dois je faire (car non je ne suis pas normale pas dans une société où l’écrasante majorité entend). Que dois-je faire selon vous ? Me jeter sous le métro ?

En fait toute calamiteuse que je suis, vous ne pouvez RIEN faire.
Vous comprenez maintenant pourquoi je me moque de ce que vous pouvez penser ?

Alors je vais vous dire une chose une bonne fois pour toute : je n’ai que faire de vos préjugés envers les handicapés. C’est votre problème pas le mien. Pour moi les choses sont limpides : toute sourde et anormale que je suis, je suis bien votre égale et il n’y a que par la vertu et votre capacité à faire la différence (positive) dans la vie des autres que vous pourrez me surpasser ! Par exemple je ne me considèrerai jamais l’égale d’un abbé Pierre, d’un Coluche ou d’une sœur Emmanuelle pour ne citer que ces exemples.
J’avoue volontiers ne pas arriver à la cheville de ces gens, ce qui ne veut pas dire qu’ils peuvent me traiter n’importe comment. Ah non mais ! Il ne faut pas pousser !
Je leur suis inférieure non pas sur le plan des droits mais sur celui des valeurs.

@Henriette et Altebrilas : je reviendrai à vos posts quand j'aurais fini avec dafp.
Merci à vous deux.

Harlinah (Montri la profilon) 2013-majo-25 18:46:49

Eux et les personnes extrêmement intelligentes sont les seuls à me faire vraiment envie même si je n’en conçois aucune jalousie ni aucune amertume. Je suis admirative tout simplement et je regrette de ne pas ressembler aux premiers. Je ne suis pas à la hauteur de ces messieurs ni de n’importe quel bienfaiteur de l’humanité qu’il soit célèbre ou anonyme. J’estime qu’à mon niveau je n’ai malheureusement rien fait comme l’écrasante majorité qui se contentent de consommer et de polluer, en quoi je suis atterrée d’être normale cette fois-ci Si vous faites partie de ceux qui apportent des choses aux autres (il ne suffit pas de rouspéter) alors oui vous m’êtes supérieur sinon (à moins d’être un criminel auquel cas vous êtes la lie de l’humanité), vous êtes bien mon égal.
Ce qui est sûr c’est que je suis l’égale de monsieur tout le monde même si je devais encore perdre la vue et mes jambes en plus de l’ouïe.. Jamais je n’aurais pensé écrire ça un jour et devoir le rappeler alors que nous sommes en 2013 ! Décidément rien n’est jamais acquis !
Harlinah : Je n’ai pas besoin qu’on m’accepte, j’ai besoin d’autonomie et de liberté.
Dafp : Il faut vous accepter pour prendre en compte vos intérêts. Sinon on vous ignorera tout le temps.
Vous êtes sincère ? Vous croyez vraiment que mon problème c’est d’être ignorée? Vous êtes donc dépendant des autres à ce point ? Comme je vous plains !
Mais c’est que vous n’avez pas fini de m’épater !
Cette fois-ci je ne vais plus m’interroger sur mon français, encore moins sur la façon dont vous raisonnez si tant est que vous raisonniez.
C’est un peu comme si vous me disiez : A implique B et B implique C alors C implique A.
Je ne sais pas si on peut appeler cela raisonnement mais c’est le genre de chose qui me dépasse tellement que j’en reste sans voix.
Harlinah : la surdité est un châtiment une abomination.
Dafp : C'est qui qui vous a puni? Arrêtez! Ça ne dépend de personnes, et votre
surdité n'est en aucun cas une répression. Vous voyez que je n'avez pas
si tort de dire que vous vous sentez coupable. Châtiment? Vous n'avez
rien à voir dans l'histoire. Vous avez ça, point.
De grâce, arrêtez de vous moquer du monde !
Vous me rappelez, sous bien des aspects, ces gens qui crachent à longueur de journée sur la France mais ne la quitteraient pour rien au monde. Généralement quand on est aussi incohérent, c’est que l’on est le roi des hypocrites. Et moi l’hypocrisie autant dire que ça me sort de mes gonds.
La surdité fait des malheureux, des suicidés, des suicidaires, des illettrés, des muets, des emprisonnés, des mutilés.

Je vous déconseille de tenter le sort car malheureusement, en tant que pauvre mortel, vous n’êtes pas à l‘abri. Même en étant en parfaite santé, il n’y a rien dont vous puissiez vous targuer.

Harlinah (Montri la profilon) 2013-majo-25 18:54:30

Que je sache la vie ne vous a fait aucune promesse et comme j’ai l’habitude de le dire : tant qu’on n’est pas mort, on ne peut pas crier victoire. C’est précisément l’une des raisons pour lesquelles je ne vous envierai jamais votre santé ni vous ni personne. Moi je sais mieux que quiconque à quel point, l’être humain est fragile et en disant cela je ne me fie pas qu’à ce que j’ai enduré mais aussi et surtout à ce que j’ai VU. Et sachez que j’en ai rencontré beaucoup par rapport à qui je suis une reine. C’est précisément à cause de ce que j’ai vu que la Vie ne vaut rien à mes yeux.
Et non je ne suis pas suicidaire, je ne prendrais pas de drogues même si on me payait pour ça, je ne toucherais pas à la boisson même si on me suppliait de la faire et ne me laisserais jamais aller parce que je ne vois aucun intérêt d’enlaidir la vie plus qu’elle ne l’est déjà.

Pour savoir ce que vaut la vie, je vous prie de venir faire une balade santé avec moi dans les hospices et les hôpitaux. Pas le service maternité, ni le service gastro.
Non venez avec moi chez le saint des saints à savoir le service neurochirurgie et là je vous demanderais de tenir bon et de ne pas vous jeter par la fenêtre!

Ces gens là on ne les voit jamais, on les a soustraits au regard de la société pour ne pas la choquer – des fois qu‘elle cesserait de rigoler, de festoyer et de consommer-.
Et sans ressembler à ces damnés de la terre –même si personne n’a la promesse de ne pas finir comme eux- ma maladie m’a donné le triste privilège de pénétrer les méandres d’une misère humaine que je n’ai fait que traverser mais que je ne pourrai plus jamais oublier.

Je ne parlerai même pas de ces gens qui avaient tout pour être heureux mais que miss Faucheuse a décidé d’oublier dans leur coin pendant quelques décennies.
Comme nos voisins, ce brave couple qui nous gâtait quand c’était Noël et Pâques et qui venait aider mes parents à remplir leurs papiers quand c’était un français trop compliqué pour la petite fille que j’étais.
Ils étaient déjà vieux quand j’ai quitté la France et quand je suis rentrée 20 ans plus tard j’ai découvert des gens qui ont perdu jusqu’à leur mémoire et qui n’en finissaient plus de vieillir.

Ils faisaient désormais partie de ces malheureŭ que sait si bien décrire Romain Gary en mettant la parole dans la bouche d’un enfant , le petit Momo qui était inconsolable de savoir qu’il avait toute la vie devant lui :

« je suis resté un bon moment avec lui (monsieur Hamil) en laissant passer le temps, celui qui va lentement et qui n'est pas français. Monsieur Hamil m'avait souvent dit que le temps vient lentement du désert avec ses caravanes de chameaux et qu'il n'était pas pressé car il transportait l’éternité. Mais c'est toujours plus joli quand on le raconte que lorsqu'on le regarde sur le visage d'une vieille personne qui se fait voler chaque jour un peu plus et si vous voulez mon avis, le temps, c'est du côté des voleurs qu'il fait le chercher. »

Harlinah (Montri la profilon) 2013-majo-25 18:58:57

Demandez à Romain Gary ce qu’est la vie.
Et lui était un homme en parfaite santé, croulant sous les honneurs et les prix, écrivain réputé et ambassadeur de son état, marié à l’une des plus belles femmes de son époque en plus d’être séduisant et courtisé.

J’espère que maintenant vous avez compris une fois pour toute pourquoi je suis INCAPABLE d’envier qui que ce soit sur cette terre sauf une minorité de gens éclairés qui sont juste l’exception qui confirme la règle.

Pour moi vous êtes tous dans la même galère : celle de devoir vivre sur terre sans savoir ce qui vous attend comme moi je n’aurais jamais pensé devenir sourde il y a seulement une quinzaine d’années.
Et la surdité est bel et bien une abomination et un châtiment comme le sont tant de calamités sur cette terre. Peu importe que le coupable soit l’homme ou le sort.
En outre, vous devriez savoir que dans notre monde, il n’est pas besoin d’être coupable pour être châtié. Seriez-vous un extraterrestre ?
Excusez moi pour le mot, mais un aveugle voit la vie différement, il n'a pas une vie sans saveur.
Et on n'a pas besoin de perdre un sens pour ne plus apprécier simplement
la vie. Tout part de l'individu, et de la perception qu'il a avec son
entourage, les gens, l'univers. C'est sûr que si on vous fait remarquer
tout les jours vous êtes un cas spécial qui empêche les autres de vous
parler comme ils font avec ses autres... Oui c'est pénible. Pas besoin
de perdre un sens pour perdre la saveur, le goût de la vie
Oui même qu’être aveugle – je vais pas m’excuser de parler français et d’appeler un chat un chat- ça doit être « super chouette »..
D’ailleurs vous êtes disposé à ne plus jamais revoir la lumière du jour. Si ça se trouve vous êtes fâché avec la lumière et le jour aussi.
Il faut juste qu’on vous promette de ne jamais vous dire que vous êtes anormal et vous serez alors joyeux comme un pinson. Dites c’est une blague ?

Ma foi si vous êtes si sensible à ce que disent les gens alors vous n’avez même pas besoin de perdre l’ouïe ou la vue pour vivre l’enfer.
Personnellement, je ne connais pas cet enfer-là en ce sens que les gens n’ont jamais existé dans ma vie par ce qu’ils pourraient penser de moi mais uniquement par le devoir que ma conscience m’impose vis-à-vis d’eux.

Si je peux me permettre : ne vous préoccupez jamais de ce que pensent les autres.
N’attendez rien des autres ni l’estime ni l’approbation, ni la consolation encore moins l’affection. Ne leur en voulez pas non plus parce qu’ils ne vous aiment pas ou ne vous parlent pas. Les êtres sont ce qu’ils sont, certains loyaux et formidables, beaucoup versatiles et indigents. Vous ne les changerez jamais et vous devez les accepter tels quels ou vous en passer. Et si vous ne l’acceptez pas, et si vous ne pouvez pas vous en passer alors je vous promets le plus impitoyable des enfers avec ou sans oreilles.

Harlinah (Montri la profilon) 2013-majo-25 19:03:01

Sérieusement, on s'en fout. Arrêtez, ça m'énerve. Arrêtez de penser en tant que norme. homme/femme, gros/maigre, noir/blanc, entendant/malentendant... Vous êtes comme vous êtes, les autres sont comme ils sont. C'est inadmissible de se baser sur la norme pour vivre.
C'est la norme de vivre dans un État et de se soumettre aux lois qu'on n'a pas choisis, donc vivons dans un État. C'est normal d'avoir un travail et un patron qui nous voit comme des outils prêt à se soumettre à sa volonté, donc allons au travail. C'est normal de posséder sous le nom de la propriété, donc possédons toutes les conneries que nous pouvons. C'est normal de devoir posséder de l'argent pour vivre, donc endettons nous car de toute façon l'État nous demande de travailler contre une rémunération pour posséder de nouvelle choses qui ne leurs appartenaient pas du tout et qu'ils avaient volés au nom de l'État et de la société.
Quelle vie magnifique! Vive la norme, vive la majorité!
Monsieur est énervé et m’intime l‘ordre de me taire.
Bon je vais vous faire la réponse que je fais habituellement à mes collègues : « je suis déjà sourde et vous voulez en plus que je la boucle ! Non mais ça ne va pas ? »
Trêve de plaisanterie, vous êtes sûr que ça va ?
Vous vous prenez pour qui ? Je ne reçois d’ordres de personne pas plus que je ne me permettrai de commander qui que ce soit..
Je penserai ce que je veux et en plus je m’arroge le droit de le dire tout haut.
Il n’appartient qu’à vous de démontrer l‘inanité de mon propos.
Vous pouvez également hausser les épaules et passer votre chemin.

Personnellement c’est ce que je fais en pauvre femme esclave de la normalité et de l’impétuosité..Soit j’approuve soit je contredis argument à l’appui, soit j’ignore la personne.
Ce qui est sûr c’est que je ne me permettrai jamais de lui interdire la parole alors qu’il me suffit de ne pas lire.
Encore une fois soyez cohérent et assumez vos positions et vos idées ô combien originales.
Je n'agis pas parce que c'est normal, j'agis par la raison. C'est pas immédiat, mais ça se travail. Surtout quand t'as toujours cette norme qui vient te "recadrer" - et qui t'oblige de te soumettre vu que les
lois sont là pour te châtier; je n'ai rin choisis, mais bon c'est la norme qui le veut.
C'est la norme votre maladie. Et vous la portiez bien avant cette surdité. C'est simplement qu'aujourd'hui vous l'a vivez bien plus en dehors. Bénissez pour moi encore cette norme, je vous en prie.
Personnellement j’agis au nom de la conscience.
Il y en a d’autres qui agissent pour plaire ou être aimé ou être comme il faut.
Chacun est libre de ses choix mais tout a des conséquences.
Pour ma part, je n’ai jamais regretté d’avoir écouté ma conscience.
Je n’ai jamais regretté d’avoir agi uniquement au nom de mes principes sauf pour les gens que j’aime envers lesquels j’agis au nom des sentiments qu’ils m’inspirent.

Harlinah (Montri la profilon) 2013-majo-25 19:08:41

Honnêtement au vu de ce que j’ai lu de votre part, je pense que je n’ai que faire de votre raison. De ce fait, vous comprendrez que votre invitation et vos conseils ne m’intéressent pas.
Ma maladie est tellement normale, que des ahuris en panne de raison et d’imagination, l’ont baptisée maladie orpheline, ou encore maladie rare vu qu’elle touche une personne sur 50 000.
Je ne vais pas bénir une horreur qui ferait le malheur de tout un peuple et la ruine de tout un pays, le jour où elle deviendrait normale.
Je ne suis pas un monstre pour souhaiter qu’une telle abomination devienne la norme. Et j’espère qu’elle ne le sera jamais!
Non mais j’aurais vraiment tout lu ! Et pourquoi ne pas bénir la peste et le choléra ? Même les fous n’oseraient pas.
Pourtant si ma maladie devenait la norme, elle serait tellement mais tellement plus périlleuse que la peste et le choléra ! Elle n’est pas contagieuse mais elle est incurable et sévèrement invalidante. En outre, les enfants des malades sont encore plus malades que leurs parents. Ce serait tout simplement la fin du l’espèce humaine !
Vous commencez sérieusement à m’énerver. Je ne vais pas bénir ce que vous osez, au mépris du bon sens et de la décence, qualifier de norme, pas plus que je n’aurai le cynisme ni la cruauté de vous la souhaiter.
Mais si c’était mon fils qui déblatérait ainsi, je pense que je lui aurai allongé deux raclées bien ressenties parce que tant de sottises ce n’est quand même pas possible.
La medecine ne guérit pas les maladies de sociétés. Vous serez toujours malade.
Mon Dieu comme je suis affligée !
Promettez-moi que vous allez toujours me respecter et qu’il n’y a aucun jugement dans ce que vous dites !
Comprenez, nous les femmes avons tellement besoin d’être rassurées par vous messieurs et moi je risque de ne pas fermer l’œil cette nuit si je pense que vous me méprisez.

« Vous serez toujours malade. »
Et coriace comme je suis ce sera bien fait pour moi ! N’est-ce pas ?

C’est ce qu’on m’a déjà dit et sans vous l’imputer je vous dis pourquoi je trouve cette phrase un tantinet mesquine quand bien même serait-elle vraie. Néanmoins si vous saviez ! Je me moque de la maladie comme de tout le reste et vous allez très vite comprendre pourquoi je peux me le permettre. La seule chose qui m’afflige vraiment est de ne pas entendre et c’est uniquement pour cela que je vais me faire opérer.

Même si je suis toujours sur pied et jamais alitée, même si je n’ai même pas de pharmacie chez moi, même si je ne vais quasiment jamais chez mon médecin traitant, même si je ne prends presque pas d’arrêt maladie n’étant jamais malade comme le commun des mortels, même si je n’ai jamais pris d’antibiotique ni fait de vaccin une fois devenue adulte, il n’en reste pas moins qu’au regard de la médecine je ne suis pas que malade mais carrément mourante et ceci depuis des années.

Harlinah (Montri la profilon) 2013-majo-25 19:16:46

C’est donc le plus sérieusement du monde que j’ai osé dire à un ami : « crois-moi, en dépit de tout, j’ai quand même une santé de fer ».
A quoi, interloqué il a répondu : « tu as surtout un culot d’enfer».
Il a toujours eu du répondant mais ce jour-là, il a été insurpassable et inoubliable.

Sur ce point aussi je suis anormale: je me porte anormalement bien, suis anormalement résistante et parce que je ne jure que par la normalité et que mes proches ne m’aimeront que si je suis normale (comme vous l’avez si bien compris), eh bien je suis désespérée et en veux au monde entier d’être tous les jours debout !
Pour parler comme une gamine : « moi aussi je déteste tout le monde ! na ! »

Les gens comme moi mais normaux (le référentiel étant la maladie) élisent domicile à l’hôpital où la vie est tellement plus joyeuse. Et je ne parlerai même pas des valides tout aussi normaux (le référentiel étant cette fois-ci notre société de premiers consommateurs d’antidépresseurs au monde) qui vont chez leur pharmacien comme je vais au supermarché du coin.

Tenez ! moi aussi je vais me fendre d’un rappel aussi sentencieux que le vôtre :
« Il est inutile de vous lever chaque matin car voyez-vous, l’horloge … celle qui ronronne au salon…qui dit oui qui dit non… qui dit : « je vous attends »… eh bien cette horloge là ne tombe jamais en panne. Et comme le Juif errant elle n’a pas d’autre choix que d’avancer perpétuellement, inlassablement, sans jamais espérer le moindre répit….
Et quand on lui dira que c’est votre heure, elle n’aura pas d’autre issue que de venir vous chercher et ne vous manquera pas même si vous vous cachez derrière la grande muraille de Chine. »

A quoi bon après tout? Gardez votre lit, ça fera des vacances à tout le monde vous le premier.
Ce qui est merveilleux avec vous c’est que je n’ai plus besoin de m’embarrasser de délicatesse et que je peux patauger dans la bêtise insondable sans courir le risque de vous surpasser. Je peux aussi me permettre d’être cynique et sarcastique même si je ne prétends pas égaler un Jacques Brel qui aurait été heureux de connaître le Juif errant, ce personnage inoubliable en qui il aurait trouvé un allié à sa hauteur.

Pour revenir à notre sujet, sous bien des aspects je suis anormale. Certaines anormalités sont une bénédiction, d’autres me laissent de marbre et d’autres m’affligent au plus haut point non pas tant parce qu’elles m’excluent des autres mais juste parce qu’elles me limitent. Et sous d’autres aspects, je suis parfaitement normale ce qui peut être rassurant ou désolant selon les cas. C'est une question de référentiel.

Je sais que cela vous agace prodigieusement de me voir tout cataloguer en fonction de la normalité mais c’est simplement parce qu’à mes yeux, tout ne se vaut pas et que j’ai toujours eu besoin de repères et de référentiels pour raisonner. On ne peut pas autrement sauf à vouloir faire comme vous mais ça je n'en ai pas trop envie.

Reen al la supro