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opajpoaj (Xem thông tin cá nhân) 19:57:40 Ngày 19 tháng 4 năm 2018
* Qu'est-ce que l'Espéranto ?
La sortie de l'homme de son mutisme, dont il est lui-même en bonne partie responsable. Mutisme, c'est-à-dire incapacité de se servir d'un langage commun élaboré et pensé en unique panacée pour tous, mutisme dont il est lui-même aussi responsable, puisque la cause réside non dans un défaut de l'entendement, mais dans un manque de libido sciendi et dans des profusions de velléités sybaritiques de s'en servir sans la prescription d'autrui. Sapere aude ! Aie l'alacrité de te servir du legs généreux de Zamenhof ! Voilà le devoir du citoyen du monde, du cosmopolite.
La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchis depuis longtemps d'une direction étrangère – la tutelle parentale entre autres, restent cependant volontiers, leur vie durant, unilingues empêtrés dans les baroqueries de leur parler (qui se dissout aujourd'hui dans les baragouinements d'une lingua franca courue par d'inconséquents opportunistes), et qu'il soit si facile à d'autres de se poser en providence des premiers. Il est si aisé d'être minoré... puisque... qui ne dit mot consent ! Si j'ai des médias, qui me sonnent un même tocsin, des autorités, qui me tiennent lieu de même conscience collective, des cicérones, qui guident mêmement mes pas savamment balisés, etc., je n'ai vraiment pas besoin de me donner de peine moi-même. Je n'ai pas besoin de ciseler mes pensées dans la langue internationale, pourvu que je puisse obtempérer à des injonctions cardinales dans celle des hiérarques ; ils se chargeront bien de ce travail ennuyeux mais capital pour eux. Que la grande majorité des humains tienne ainsi pour très hasardeux ce pas en avant dénéoténisant vers leurs frères proches ou lointains aux parlures babéliques, outre que c'est une affliction astreignante quand il s'agit d'apprendre les arcanes abstrus d'une langue naturelle, c'est ce à quoi s'emploient fort bien leurs 'tuteurs' qui, très papelardement, ont pris sur eux d'exercer chacun de leur côté une haute direction sur l'ensemble de l'humanité dont ils évitent d'aboucher les parties pour mieux régner sur elles. Après avoir rendu bien écervelé leur bétail, et avoir soigneusement pris garde que ces paisibles créatures n'aient pas l'occasion d'éviter la diversion des faits divers, ils leur montrent le risque de perdition qui les menace, si elles jouent l'atout espéranto. Or ce risque n'est pas ; car, tout en préservant leur langue maternelle, elles s'enespérantiseraient très vite, rien qu'avec des atomes de vocabulaire et des miettes de grammaire ; mais "le public est ainsi fait, qu’il se défie autant de ce qui est simple qu’il se fatigue de ce qui ne l’est pas." (Frédéric Bastiat)
La partition originale est celle d'Emmanuel Kant : Qu'est-ce que les Lumières ?
* notule, certes, ne serait-ce que par la présence de l'astérisque... mais notule de quel texte ? Quærendo invenietis. ■
La sortie de l'homme de son mutisme, dont il est lui-même en bonne partie responsable. Mutisme, c'est-à-dire incapacité de se servir d'un langage commun élaboré et pensé en unique panacée pour tous, mutisme dont il est lui-même aussi responsable, puisque la cause réside non dans un défaut de l'entendement, mais dans un manque de libido sciendi et dans des profusions de velléités sybaritiques de s'en servir sans la prescription d'autrui. Sapere aude ! Aie l'alacrité de te servir du legs généreux de Zamenhof ! Voilà le devoir du citoyen du monde, du cosmopolite.
La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchis depuis longtemps d'une direction étrangère – la tutelle parentale entre autres, restent cependant volontiers, leur vie durant, unilingues empêtrés dans les baroqueries de leur parler (qui se dissout aujourd'hui dans les baragouinements d'une lingua franca courue par d'inconséquents opportunistes), et qu'il soit si facile à d'autres de se poser en providence des premiers. Il est si aisé d'être minoré... puisque... qui ne dit mot consent ! Si j'ai des médias, qui me sonnent un même tocsin, des autorités, qui me tiennent lieu de même conscience collective, des cicérones, qui guident mêmement mes pas savamment balisés, etc., je n'ai vraiment pas besoin de me donner de peine moi-même. Je n'ai pas besoin de ciseler mes pensées dans la langue internationale, pourvu que je puisse obtempérer à des injonctions cardinales dans celle des hiérarques ; ils se chargeront bien de ce travail ennuyeux mais capital pour eux. Que la grande majorité des humains tienne ainsi pour très hasardeux ce pas en avant dénéoténisant vers leurs frères proches ou lointains aux parlures babéliques, outre que c'est une affliction astreignante quand il s'agit d'apprendre les arcanes abstrus d'une langue naturelle, c'est ce à quoi s'emploient fort bien leurs 'tuteurs' qui, très papelardement, ont pris sur eux d'exercer chacun de leur côté une haute direction sur l'ensemble de l'humanité dont ils évitent d'aboucher les parties pour mieux régner sur elles. Après avoir rendu bien écervelé leur bétail, et avoir soigneusement pris garde que ces paisibles créatures n'aient pas l'occasion d'éviter la diversion des faits divers, ils leur montrent le risque de perdition qui les menace, si elles jouent l'atout espéranto. Or ce risque n'est pas ; car, tout en préservant leur langue maternelle, elles s'enespérantiseraient très vite, rien qu'avec des atomes de vocabulaire et des miettes de grammaire ; mais "le public est ainsi fait, qu’il se défie autant de ce qui est simple qu’il se fatigue de ce qui ne l’est pas." (Frédéric Bastiat)
La partition originale est celle d'Emmanuel Kant : Qu'est-ce que les Lumières ?
* notule, certes, ne serait-ce que par la présence de l'astérisque... mais notule de quel texte ? Quærendo invenietis. ■